PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue dans le vert à l'ouverture, ce qui permet à la plupart des marchés d'actions en Europe d'effacer leurs pertes jeudi à mi-séance, bien que les craintes de récession économique, renforcées par le ralentissement plus marqué qu'anticipé de l'activité du secteur privé de la zone euro, planent toujours. Les contrats à terme suggèrent une progression de 0,51% pour le Dow Jones, de 0,8% pour le Standard & Poor's-500 et de 1,09% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 gagne 0,61% à 5.952,95 vers 11h30 GMT, après avoir perdu jusqu'à 1,45% en séance. À Francfort, le Dax lâche 0,23% et à Londres, le FTSE s'octroie 0,25%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,08%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,43% et le Stoxx 600 grappille 0,08%.

Si Wall Street devrait repartir de l'avant à l'ouverture au lendemain d'un léger repli et que l'Europe tente d'en faire autant, ce rebond s'opère dans un contexte d'accumulation de préoccupations d'ordre monétaire et économique.

Les indices européens ont traversé un passage à vide dans la matinée, accentué par les chiffres inférieurs aux attentes des indices PMI "flash" dans la zone euro en juin, qui traduisent notamment l'impact de l'inflation sur l'activité.

"Les indices PMI ont été beaucoup plus décevants que prévu et les éléments prospectifs de l'enquête (...) ont renforcé un climat défavorable. Les nouvelles commandes ont stagné et les anticipations des entrepreneurs sont tombées à leur plus bas niveau depuis octobre 2020, ce qui laisse présager une croissance plus faible au cours des prochains trimestres", a déclaré Ricardo Amaro, économiste senior d'Oxford Economics.

Mercredi, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a averti lors de son audition au Congrès d'un risque de récession que fait peser la nette remontée des taux d'intérêt de l'institution.

Il sera de nouveau entendu au Congrès, à partir de 14h00 GMT, devant une commission de la Chambre des représentants cette fois.

La Fed est loin d'être la seule banque centrale à durcir sa politique monétaire dans l'espoir de contrôler l'inflation, la dernière en date étant celle de Norvège qui a relevé ce jeudi son principal taux directeur d'un demi-point, soit deux fois plus qu'anticipé, sa plus forte hausse depuis 2002, et prévenu qu'elle tablait sur une nouvelle hausse en août.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Les valeurs de croissance américaines montent dans les transactions en avant-Bourse, à la faveur du recul des rendements obligataire: Tesla est indiqué en hausse de 2% et Nvidia de 1,5%

VALEURS EN EUROPE

Alors que plusieurs compartiments européens se sont retournés à la hausse, comme celui de l'énergie (+0,87%), d'autres semblent plus solidement ancrés dans le rouge, comme le secteur de l'automobile (-0,6%) ou des banques (-0,8%), ce dernier étant affecté par le repli des rendements obligataires.

Société générale et BNP Paribas cèdent environ 1,8% à Paris tandis que Deutsche Bank perd 3,99%.

Atos grimpe de 9,03%, profitant des informations de BFM Business selon lesquelles l'État serait favorable à un rapprochement avec Thales, lui-même en hausse de 1,06%.

TAUX Les rendements des emprunts d'Etat baissent après avoir déjà nettement reculé la veille sur fond de craintes économiques : celui des Treasuries à dix ans perd trois points de base à 3,1262%.

Sur le marché européen, les rendements de référence que sont celui du dix ans allemand et celui du dix ans français chutent, à 1,471% pour le premier et à 2,016% pour le second, à leurs plus bas niveau en deux semaines.

CHANGES

L'euro perd 0,61% à 1,0501 dollar, pénalisé par les mauvais chiffres des indices PMI, qui amènent certains cambistes à anticiper un resserrement monétaire moins agressif de la part de la Banque centrale européenne.

Les marchés monétaires intègrent désormais un relèvement de 161 points de base des taux de la BCE d'ici la fin de l'année contre 176 lundi.

"La BCE prendra donc note des chiffres du jour mais elle cherchera des preuves que le tableau qu'ils dépeignent se concrétise dans des données concrètes avant de changer de tactique", estime Stuart Cole chez Equiti Capital.

Le dollar se redresse de 0,4% face à un panier de devises de référence

PÉTROLE

Le marché pétrolier recule légèrement, les investisseurs reconsidérant l'impact d'une récession éventuelle de l'économie et des hausses de taux des grandes banques centrales sur la demande de brut.

Le Brent perd 0,31% à 111,39 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,45% à 105,71 dollars.

Mercredi, ils ont cédé respectivement 2,4% et près de 4%.

(Rédigé par Laetitia Volga, édité par Sophie Louet)

par Laetitia Volga