PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en ordre dispersé lundi à l'ouverture et les Bourses européennes progressent à mi-séance, soutenues par un optimisme prudent sur le variant Omicron du coronavirus.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une hausse de 0,6% pour le Dow Jones et de 0,3% pour le S&P-500 à l'ouverture mais une baisse de 0,35% pour le Nasdaq, qui devrait être pénalisé par le secteur des semi-conducteurs.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,81% à 6.820,6 vers 12h40 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,47% et à Londres, le FTSE avance de 0,98%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,81%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,65% et le Stoxx 600 de 0,67%.

Les marchés mondiaux ont été déstabilisés la semaine dernière par les craintes liées au variant Omicron du coronavirus SARS-CoV-2 et par la perspective d'un éventuel durcissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.

Les investisseurs semblent rassurés en ce début de semaine par des informations favorables sur la nouvelle souche du virus, qui laissent espérer un impact modéré sur le plan sanitaire. D'après des experts sud-africains, Omicron ne causerait que des formes légères du COVID-19 et selon le responsable de la lutte contre les maladies infectieuses aux Etats-Unis, le variant ne présenterait pas un degré de gravité élevé.

Si cela était confirmé, les marchés pourraient connaître une hausse significative, "incitant les investisseurs à acheter la baisse après la vente panique de la semaine dernière", a commenté Pierre Veyret, chez ActivTrades.

Alors que la séance devrait rester calme, le reste de la semaine sera plus riche en évènements avec notamment mercredi les décisions de politique monétaire de la Banque du Canada et une intervention de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, au Conseil européen du risque systémique ou encore la publication vendredi de l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Dans les échanges en avant-Bourse, Nvidia recule de 3,9% après avoir déjà cédé 4,5% vendredi après que la Commission fédérale américaine du commerce à entamer une procédure pour bloquer le rachat du concepteur de puces britannique Arm par le groupe américain.

Les concurrents Qualcomm, Advanced Micro Devices baissent respectivement de 1,1% et de 2,6% en avant-Bourse.

VALEURS EN EUROPE

L'indice Stoxx de l'énergie (+2,1%) signe la plus forte progression à mi-séance, profitant de la hausse des cours du brut. A Paris, TotalEnergies gagne 2,78% et BP à Londres 2,26%.

Dans le domaine aéronautique, Safran gagne 1,89% à la suite d'un accord de quatre milliards de dollars entre la compagnie Flynas et CFM, sa coentreprise avec General Electric et Airbus s'octroie 0,93% grâce à l'annonce de la création d'une coentreprise avec le consortium d'Etat des industries militaires d'Arabie saoudite.

Thales gagne 1,07%, BofA ayant relevé son conseil à "acheter" contre "neutre".

A Amsterdam, Intertrust prend 6,22% après que le groupe de services financiers a accepté l'offre de rachat de 1,8 milliard d'euros de la société de services aux entreprises CSC.

En baisse, Delivery Hero, Just Eat Takeaway, Deliveroo perdent de 5,81% à 7,37%, des analystes anticipant une annonce de la Commission européenne dans la semaine sur un durcissement réglementaire.

TAUX

L'optimisme autour du variant Omicron et le retour de l'appétit pour le risque entraînent une envolée des rendements des emprunts d'Etat américain.

Celui à dix ans prend cinq points de base, à 1,3936% après avoir atteint lors de la précédente séance un creux de plus de deux mois à 1,335%.

Les rendements de la zone euro évoluent eux sans trop de changement: le papier allemand à 10 ans, qui fait référence dans l'union monétaire, est stable à -0,38%.

Le rendement des emprunts d'Etat italiens à dix ans évolue en baisse de 1,5 point, l'agence de notation Fitch ayant relevé vendredi la note de crédit du pays à "BBB" contre "BBB-" en misant sur une accélération de sa croissance économique.

"Le relèvement de Fitch est tout à fait cohérent avec le tableau positif que nous avons de l'Italie à moyen terme et cela nous rend encore plus confiants dans le fait que nous verrons d'autres révisions à la hausse de notes", a déclaré Camille de Courcel chez BNP Paribas.

CHANGES

Les monnaies refuges comme le yen et le franc suisse sont en baisse face au dollar après avoir profité vendredi de l'aversion pour le risque.

Face à un panier de devises de référence, le billet vert grappille 0,05%. Et l'euro recule sous 1,13 dollar (-0,14%).

La livre sterling se renchérit contre le dollar et l'euro, après que le vice-gouverneur de la Banque d'Angleterre a déclaré que l'inflation britannique pourrait dépasser 5% en avril.

Le bitcoin recule de 1,49% après avoir chuté samedi de 22% en cours de séance, des prises de bénéfices et des préoccupations macroéconomiques ayant déclenché un mouvement massif de ventes sur l'ensemble des cryptomonnaies.

PÉTROLE

Le marché du pétrole est en hausse, profitant de l'espoir que le variant Omicron ne provoque que des formes légères du COVID-19 et de la perspective de plus en plus faible d'une augmentation imminente des exportations de pétrole iranien, à la suite de l'interruption des discussions indirectes entre Washington et Téhéran sur l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien.

Le baril de Brent prend 3,18% à 72,1 dollars et le brut léger américain 3,29% à 68,44 dollars.

(Reportage Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)

par Laetitia Volga