New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé jeudi mais résistait globalement à la dégringolade de Meta (Facebook), qui perdait plus de 20% après des résultats décevants.

Vers 14H15 GMT, le Dow Jones gagnait 1,49% et l'indice élargi S&P, 0,49%. L'indice Nasdaq cédait lui 0,24%.

Meta, qui pèse près de 3% de l'indice Nasdaq, était aux abois et lâchait 21,93% à 101,35 dollars, après avoir fait état mercredi, après Bourse, d'un nouveau recul de son chiffre d'affaires trimestriel (-4%), le second d'affilée.

Le réseau social pâtit du ralentissement du marché de la publicité dont son modèle dépend quasi-intégralement, et de la concurrence d'autres plateformes, en premier lieu TikTok.

Le titre Meta, anciennement Facebook, est même tombé brièvement sous 100 dollars pour la première fois depuis plus de six ans. En un an, il a effacé près de 600 milliards de dollars de capitalisation boursière.

Pour autant, le Nasdaq, repère des valeurs technologiques limitait son repli.

"Comme hier (avec Alphabet et Microsoft), nous avons un nouvel exemple d'une capitalisation géante qui prend une correction, mais le marché semble le gérer plutôt bien", a commenté, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

"C'est un signe très positif" pour la place new-yorkaise, a abondé Adam Sarhan, de 50 Park Investments.

Même si le Nasdaq, dans son ensemble, évitait la glissade, les locomotives technologiques étaient en souffrance, notamment Apple (-0,76%) et Amazon (-1,50%), qui doivent publier leurs résultats jeudi après Bourse.

Côté macroéconomie, les investisseurs ont accueilli plutôt favorablement l'annonce d'une croissance de 2,6% en rythme annuel au troisième trimestre aux Etats-Unis, un rythme supérieur aux 2,3% anticipés par les économistes.

La première économie mondiale a ainsi renoué avec la croissance après deux trimestres de contraction.

"Si on exclut les catégories les plus volatiles" de l'indicateur, "la trajectoire de croissance a l'air faible", a néanmoins estimé Jeffrey Roach, économiste de LPL Financial. "La détérioration du marché immobilier, l'inflation tenace et la détermination de la Réserve fédérale vont mettre l'économie en terrain instable en 2023."

Pour autant, selon lui, il semble que "les marchés aient peut-être déjà intégré l'essentiel des risque de récession à long terme", ce qui pourrait favoriser un rebond.

"Les nouvelles, en elles-mêmes, n'ont pas d'importance", a fait valoir Adam Sarhan. "Ce qui compte, c'est la réaction (des opérateurs) à ces nouvelles."

L'image d'une croissance plus soutenue que prévu aurait pu être de nature à crisper les investisseurs, car il pourrait augurer d'un resserrement monétaire encore plus marqué que prévu.

"Si vous avez une nouvelle plutôt défavorable et que le marché est en hausse, c'est bon signe", a insisté le gérant. Pour lui, le rebond de Wall Street reste un élan de court terme, "mais nous pourrions aller plus haut".

A la cote, Twitter était en hausse (+1,17% à 53,97 dollars) et s'approchait du prix proposé par Elon Musk (54,20 dollars), qui doit conclure le rachat du réseau social vendredi. Le titre est au plus haut depuis le début de la saga Twitter, il y a près de sept mois.

Tesla (+1,10% à 227,11 dollars), dont Elon Musk est le patron et le principal actionnaire, avançait également.

McDonald's (+3,69% à 266,09 dollars) progressait à la faveur de résultats meilleurs qu'attendu, même si son chiffre d'affaires a reculé de 5% sur un an au troisième trimestre. La chaîne de restauration rapide reste affectée par sa sortie de Russie. A périmètre comparable, ses ventes sont en hausse de 9,5% sur un an.

Le groupe d'engins de construction Caterpillar caracolait (+9,03% à 214,74 dollars), porté par un chiffre d'affaires et un bénéfice net nettement supérieurs aux prévisions. Il a fait état d'une demande toujours soutenue au troisième trimestre.

Le cigarettier Altria grapillait 0,38% à 46,49 dollars après l'annonce d'un bénéfice net légèrement inférieur aux attentes. Le groupe de Richmond (Virginie) a, par ailleurs, dévoilé mercredi un partenariat stratégique avec le japonais JT Group, très axé sur le tabac à chauffer, considéré comme l'alternative d'avenir à la combustion du tabac.

Le câblo-opérateur Comcast (+8,41% à 34,15 dollars) profitait d'un chiffre d'affaires meilleurs qu'anticipé par les analystes, même s'il a enregistré une perte consécutive à la dépréciation massive de sa participation dans le groupe britannique Sky.

afp/rp