New York (awp/afp) - La Bourse de New York a fini en ordre dispersé, non loin de l'équilibre, mercredi, le Nasdaq limitant ses pertes en fin de journée après une séance agitée où les investisseurs ont fini par saisir des opportunités à bon compte.

L'indice Dow Jones a grappillé 0,03% à 33.743,84 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, qui avait plongé de plus de 2% en séance dans le sillage de projections décevantes par Microsoft, a seulement lâché 0,18% à 11.313,36 points. L'indice élargi S&P 500 a cédé 0,02% à 4.016,22 points.

"Les investisseurs se sont d'abord repliés, soucieux des annonces de résultats d'entreprises, en particulier de Microsoft", a expliqué Tom Cahill de Ventura Wealth Management.

"Ensuite, ils ont perçu l'opportunité de revenir et de racheter les occasions manquées au cours d'une journée agitée", a-t-il ajouté.

Ainsi Microsoft a perdu jusqu'à 4,50% en séance après avoir fait part la veille de prévisions d'activité décevantes, s'attendant à un ralentissement de la demande pour ses produits et d'une moindre expansion dans le secteur de l'informatique à distance, le cloud.

Mais à la clôture mercredi, le titre n'a finalement cédé que 0,59% à 240 dollars.

"Quand vous regardez Microsoft, vous pouvez vous dire qu'ils ont eu un mauvais trimestre et que la croissance ralentit", a commenté l'analyste. "Mais d'un autre côté, vous vous rendez compte que l'action est déjà passée de 340 dollars en novembre à autour de 220 en fin d'année. Une grande part des inquiétudes pour la croissance a en fait déjà été largement escomptée dans son cours", a fait valoir le spécialiste, ce qui rendait le titre finalement attractif.

Le même mouvement de balancier, reflétant l'intérêt des investisseurs pour les bonnes affaires, a touché Amazon.

Le titre du concurrent de Microsoft sur le marché du cloud a aussi perdu 4,50% en séance avant de se redresser pour terminer dans le vert (+0,89%).

La méga-capitalisation Alphabet, maison mère de Google, est, elle, restée en baisse pour la deuxième séance d'affilée. Le titre a lâché 2,50% à 96,73 dollars alors que le département américain de la justice a annoncé mardi qu'il poursuivait ce géant de l'internet pour "monopole" sur le marché de la publicité en ligne.

Poids lourd du Dow Jones, l'avionneur Boeing a également limité les dégâts. Une première réaction négative avait plombé l'action en matinée après que le constructeur aéronautique a annoncé des résultats trimestriels et annuels décevants avant l'ouverture de la Bourse.

Boeing est resté dans le rouge pour la quatrième année consécutive, avec une perte nette de 4,9 milliards de dollars en 2022, malgré une augmentation de son chiffre d'affaires de 7% à 66,6 milliards de dollars. Le titre est toutefois parvenu à terminer dans le vert (+0,33%).

D'autres groupes ont également publié des résultats. Le fabricant américain de produits d'hygiène Kimberly-Clark a été pénalisé (-1,91%) alors que ses ventes ont pâti des effets de changes.

La banque Capitol One Financial en revanche a bondi de presque 9% après avoir rapporté un chiffre d'affaires en forte progression pour le dernier trimestre, porté la hausse des taux d'intérêt.

Tesla, qui a conclu en légère hausse de 0,38%, lâchait autant dans les échanges électroniques après la clôture malgré avoir dégagé des profits records au quatrième trimestre.

Les résultats du constructeur de véhicules électriques dirigé par Elon Musk, annoncés après la clôture, étaient attendus.

Les publications de résultats vont se poursuivre le reste de la semaine, auxquelles vont s'ajouter d'importantes informations macro-économiques, notamment la première estimation de la croissance américaine au quatrième trimestre jeudi.

"Les investisseurs vont être très intéressés par ces données, qu'il s'agisse du PIB ou de l'inflation PCE sans compter, début février, la réunion monétaire de la Fed", a indiqué Tom Cahill.

"Avec toutes ces données du côté économique comme du côté des résultats d'entreprises, chaque jour va apporter des opportunités et on assistera à un marché très volatil", a-t-il assuré.

Sur le marché obligataire, les taux sur les bons à deux ans, les plus sensibles à la conjoncture immédiate, ont reculé à 4,12% contre 4,21% la veille. Ceux à dix ans étaient stables autour de 3,44%.

afp/rp