La Bourse de New York devrait poursuivre sa correction lundi matin, affaiblie par une nouvelle poussée de fièvre sur le front des rendements obligataires et par la vigueur non démentie du dollar.

Quelques minutes avant l'ouverture, l'évolution des contrats 'futures' laisse envisager une ouverture en baisse de 0,1% à 0,3% des places financières new-yorkaises.

La semaine dernière, les marchés d'actions américains avaient aligné une cinquième semaine de repli sur six, un recul qui conduit les grands indices à évoluer désormais à des niveaux proches de leurs plus bas annuels.

Sur l'ensemble de la semaine écoulée, le Dow Jones a perdu 4%, le S&P 500 4,7% et le Nasdaq plus de 5%.

Depuis la mi-août, le S&P, l'indice de référence des gérants de fonds, a perdu quelque 17%, ce qui porte à plus de 22% ses pertes depuis le début de l'année.

Les investisseurs se montrent de plus en plus préoccupés par l'évolution des rendements obligataires, qui renforce la peur d'une entrée de l'économie américaine en récession.

Les rendements des obligations du Trésor américain ont augmenté sur toutes les échéances à la suite du dernier relèvement de taux de la Réserve fédérale, mais les titres à long terme ont atteint des records.

A plus de 3,78%, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans a touché ce matin un nouveau pic depuis 2008.

Conséquence, l'écart de rendement entre les rendements des emprunts d'Etat américains à deux et 10 ans s'accentue encore pour atteindre des niveaux jamais vus depuis 2007.

Le fait que les taux courts évoluent au-dessus des taux longs caractérise une inversion de la courbe des taux, phénomène historiquement considéré annonciateur d'une prochaine entrée en récession.

Parallèlement, le dollar repart à la hausse face à toutes les devises, tout particulièrement face à la livre sterling qui s'effondre après l'annonce par le gouvernement britannique de réductions d'impôts susceptibles d'aggraver les finances publiques et les tensions inflationnistes.

Cette nouvelle semaine sera animée par de nombreuses publications d'indicateurs macroéconomiques, avec entre autres l'indice des prix PCE aux Etats-Unis attendu vendredi.

Ces statistiques devraient alimenter le débat en cours sur l'inflation et sur la remontée des taux de la Réserve fédérale, sachant qu'une désinflation moins marqué que prévue risquerait d'entraîner une nouvelle hausse du dollar et des rendements obligataires.

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