Wall Street, dans le sillage des places européennes, devrait débuter dans le rouge jeudi matin, les investisseurs ne souhaitant visiblement plus prendre de risques face à la multiplication des signes de ralentissement de l'économie.

Une demi-heure avant l'ouverture, les contrats à terme sur les grands indices new-yorkais perdent entre 1,2% et 1,4%, annonçant une ouverture en net repli.

La dernière séance du mois de juin, du deuxième trimestre et du premier semestre s'annonce donc encore très instable, les acteurs de marché craignant de plus en plus que le dérapage de l'inflation et le durcissement des politiques monétaires des grandes banques centrales n'entraînent la planète dans la récession.

D'après une récente étude de Deutsche Bank, 90% des investisseurs s'attendent désormais à une récession aux Etats-Unis d'ici à la fin 2023, alors qu'il n'étaient que 35% à envisager un tel scénario en décembre dernier.

'Cela fait écho aux prévisions de nos propres économistes, qui envisagent une récession au second semestre 2023, ce qui montre bien à quel point le sentiment de marché s'est retourné depuis le début de l'année du fait du relèvement des taux des banques centrales', souligne la banque allemande.

Pour l'établissement germanique, ces thématiques sont appelées à perdurer durant la seconde partie de l'année, 72% des investisseurs interrogés voyant davantage le S&P 500 consolider en direction des 3300 points que remonter vers les 4500 points.

Alors qu'il avait plutôt bien démarré, le mois de juin devrait ainsi s'achever par un repli mensuel de 7,5% pour l'indice de référence des gérants américains.

Sur l'ensemble du premier semestre, le S&P accuse pour l'instant une chute de près de 20%, c'est-à-dire sa pire performance depuis 1970.

Les investisseurs ont appris ce matin que les dépenses de consommation des ménages avaient augmenté de 0,2% en mai par rapport au mois précédent, une progression inférieure aux attentes qui montre que les consommateurs américains se font plus prudents avec l'envolée de l'inflation.

Sur le marché du travail, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont légèrement diminué la semaine dernière, à 231.000 contre 233.000 la semaine précédente, selon les chiffres du Département du Travail.

D'autres indicateurs permettront demain de commencer à mesurer l'impact du ralentissement qui commence, en particulier l'indice ISM manufacturier qui devrait pâtir des tensions persistantes sur les chaînes de production

Si la volatilité reste intense du côté des marchés d'actions, elle reflue nettement sur les obligations.

Sur le marché américain, le rendement des Treasuries à dix ans retombe ainsi vers 3,02%, le climat d'aversion pour le risque poussant les investisseurs à aller chercher refuge sur les taux longs, jugés plus sûrs.

La perspective d'une réduction de la demande en cas de scénario récessionniste commence par ailleurs à peser sur le marché pétrolier, avec un brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) qui cède 0,2% à 109,5 dollars.

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