Wall Street bat en retraite mercredi, victime d'un regain d'aversion au risque face aux doutes entourant la santé du système financier mondial, un mouvement amplifié par la débandade du titre Credit Suisse à Zurich.

A l'approche de la mi-journée, le Dow Jones lâche plus de 1,6% tandis que le Nasdaq Composite parvient à limiter son repli en ne cédant que 0,6% à 11.358,5 points.

L'optimisme né en début de semaine des mesures prises par les autorités américains afin d'éviter un risque systémique suite à la faillite de SVB s'est évanoui ce mercredi avec la dégringolade de Credit Suisse en Europe.

Après avoir décroché de plus de 30%, l'action de la banque helvétique perd encore 18% suite à des déclarations du président de la Saudi National Bank, son principal actionnaire, excluant toute montée au capital du groupe.

'Le plus gros souci, c'est que Credit Suisse constitue par nature un problème beaucoup plus important pour l'économie mondiale que les banques régionales américaines qui étaient dans la ligne de mire la semaine passée', réagissent les analystes de Capital Economics.

Les malheurs des Credit Suisse s'ajoutent à un environnement général peu propice à la prise de risque, survolé par l'ombre d'une nouvelle crise financière mondiale.

Les intervenants se demandent si les difficultés de Credit Suisse, SVB ou encore Signature ne seraient pas les prémices d'une crise beaucoup plus profonde qui couvait depuis des mois au fond des bilans de banques qui auraient mal géré leurs risques lorsque le coût de l'argent était à zéro.

Les Bourses européennes ont vivement réagi aux inquiétudes entourant la capitalisation de Credit Suisse, mais les reculs étaient moins prononcés à New York.

Avec un recul de 2,4%, les valeurs bancaires ne signent même pas la plus forte baisse sectorielle du jour, largement distancées par les secteurs de l'énergie (-5,4%) et des matériaux de base.

Les craintes d'une nouvelle crise financière et donc d'une récession mondiale faisaient reculer le baril de brut léger américain à des plus bas depuis la fin 2021.

Parmi les perdants du jour figurent notamment les groupes parapétroliers Schlumberger (-7,4%) et Halliburton (-5,8%), ainsi que la banque d'affaires Morgan Stanley (-5,9%), très exposée à l'Europe.

Les investisseurs américains gardent aussi un oeil sur les indicateurs économiques, ne serait-ce que pour tenter de deviner leurs implications sur le calendrier du futur resserrement monétaire de la Réserve fédérale.

La hausse de l'indice des prix producteurs est ressortie à 4,6% en février sur un an, contre 6% le mois précédent, confirmant la tendance à la modération de l'inflation de ces derniers mois.

Les ventes de détail ont quant à elles reculé de 0,4% en février, alors que les économistes anticipaient une hausse de l'ordre de 0,2%.

Un autre indicateur, l'Empire State, est venu confirmer le scénario d'une activité économique en perte de vitesse.

Dans ces conditions, bon nombre d'investisseurs préfèrent se replier sur des actifs jugés plus sûrs que les actions, à commencer par les bons du Trésor américain, avec un rendement des Treasuries à dix ans qui recule de plus de 18 points de base à 3,4550%.

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