New York (awp/afp) - La Bourse de New York se stabilisait en ordre dispersé jeudi, après un début en nette baisse, préoccupée par l'inflation persistante aux Etats-Unis et le resserrement des conditions monétaires par la Fed.

Vers 15H00 GMT, le Dow Jones perdait 0,21%, le Nasdaq gagnait 0,97% après s'être enfoncé profondément dans le rouge à l'ouverture, le S&P 500 grignotait 0,20%.

Mercredi, l'indice Dow Jones avait cédé 1,02% à 31.834,11 points et l'indice élargi S&P 500 1,65% à 3.935,18 points, ayant enfoncé le plancher des 4.000 points, au plus bas depuis plus d'un an.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, avait plongé de 3,18% à 11.364,23 points.

Sur la semaine, le Dow Jones est en retrait de 3,5%, le S&P 500 de 4,5% et le Nasdaq de 6,4%.

Et depuis le début de l'année, les trois indices ont respectivement chuté de 12%, 17% et 27%.

Les investisseurs ont pris connaissance avant l'ouverture de l'indice américain des prix à la production (PPI) pour avril, qui montre que les prix de gros ont un peu ralenti, à +0,5% sur le mois, mais sont encore hausse de 11% sur un an.

Ce chiffre suit celui de l'indice des prix à la consommation publié mercredi (CPI) qui s'est établi à 8,3% sur un an, ralentissant un peu mais restant obstinément proche de son plus haut niveau en 40 ans.

"Ces données vont encourager la Fed à relever les taux rapidement", a conclu Rubeeela Farooqi, économiste en chef pour HFE.

Wall Street a accéléré sa pente descendante depuis la dernière hausse des taux, d'un demi-point de pourcentage, par la banque centrale américaine le 4 mai.

"Le marché boursier est assiégé cette année par une foule de problèmes importants", a expliqué dans une note Patrick O'Hare de Briefing.com.

Il cite "la hausse des taux d'intérêt, le changement de cap de la Fed, l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la persistance d'une inflation élevée, les goulots d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement (...) et la politique de tolérance zéro de la Chine contre le Covid".

A cela s'ajoutait jeudi la déconfiture des cryptomonnaies qui entraînait encore de la défiance vis-à-vis du secteur numérique.

Très volatil, le bitcoin se stabilisait à 29.000 dollars après avoir sombré jusqu'à 25.424 dollars dans la nuit de mercredi à jeudi. La vedette des cryptomonnaies est en baisse de 30% sur un mois et à des niveaux plus vus depuis décembre 2020.

La plateforme d'échanges Coinbase qui a vu son action plonger de 26,4% mercredi, à son plus bas niveau depuis son introduction en Bourse un an plus tôt, se reprenait un peu (+4,90%) à 56 dollars.

L'application de courtage Robinhood, qui avait récemment proposé un fonds indexé sur le bitcoin, a plongé de 12% avant de regagner 7% à 8,72 dollars contre 38 dollars lors de son introduction en Bourse il y a moins d'un an.

L'action virale et très volatile GameStop, favorisée par les courtiers en ligne, était très demandée grimpant de plus de 30% avant d'être suspendue de cotation plusieurs fois sur le Nasdaq jeudi matin. Vers 15H00 GMT, le titre du distributeur de jeux video gagnait 22% à 99 dollars.

GameStop est resté dans les mémoires pour avoir bousculé Wall Street et des grands fonds d'investissements au début de 2021 en devenant la coqueluche des investisseurs en ligne, avec d'autres actions comme la chaîne de cinémas AMC (+18% à 12 dollars).

Ces valeurs "virales" (appelées "meme stocks" en anglais) suscitaient à nouveau de l'enthousiasme sur les forums en ligne d'actionnaires amateurs.

Valeur refuge, le dollar grimpait à un plus haut en vingt ans face aux principales autres devises.

"Le dollar a atteint des sommets pluriannuels alors que l'inflation américaine persiste à une niveau élevé ce qui maintient la Réserve fédérale sur la voie de fortes augmentations des taux d'intérêt", estimait Joe Manimbo, analyste pour Western Union.

"Il est évident que les hausses de taux de la Fed vont dépasser de loin celles de l'Europe, un scénario qui rend le billet vert plus séduisant que l'euro", soulignait encore l'analyste.

L'euro glissait de 1% par rapport au dollar à 1,0405 dollars pour un euro, s'approchant un peu plus encore de la parité.

Parmi les derniers résultats de sociétés de la saison, Disney était sanctionné (-0,68% à 104 dollars) après que le géant du divertissement a publié mercredi un bénéfice trimestriel quasiment divisé par deux. Le groupe a toutefois connu une progression des abonnés à sa plateforme de streaming Disney+.

afp/rp