New York (awp/afp) - Bourse de New York a terminé en ordre dispersé jeudi, grâce à un rebond de fin de séance consécutif aux déclarations de membres de la banque centrale américaine (Fed), qui ont évoqué une moindre hausse de taux que prévu en juillet.

Le Dow Jones a perdu 0,46%, l'indice Nasdaq a grignoté 0,03%, et l'indice élargi S&P 500 a cédé 0,30%.

Le marché a réagi aux déclarations de deux membres de la Réserve fédérale, le gouverneur Christopher Waller et le président de l'antenne de St. Louis, James Bullard, qui se sont tous deux prononcés jeudi pour un relèvement de 0,75 point de pourcentage du taux directeur lors de la prochaine réunion des 26 et 27 juillet.

"Ils ont insisté publiquement, ces derniers mois, pour prendre le pas sur l'inflation" et monter les taux, a expliqué Christopher Vecchio, de DailyFX. "Donc le fait qu'ils suggèrent tous les deux que 0,75 point est approprié donne au marché une raison de revoir l'idée qu'une hausse d'un point est dans les tuyaux."

Mercredi, les investisseurs avaient mal réagi à la publication d'un indice des prix CPI très supérieur aux attentes et pariaient que la Fed opterait plutôt pour une hausse d'un point en juillet, une première dans l'ère moderne.

Après les sorties publiques des banquiers centraux, ils ont, de nouveau, privilégié l'hypothèse de 0,75 point.

Pour Quincy Krosby, de LPL Financial, Wall Street a aussi été sensible à d'autres propos de Christopher Waller, qui a estimé que l'économie n'était pas en récession et qu'elle allait même continuer à croître, à un rythme plus lent.

L'analyste a néanmoins prévenu que rien n'était encore joué quant à la réunion de juillet, certains indicateurs pouvant modifier l'opinion des banquiers centraux.

Le marché suivra notamment les résultats de l'enquête de l'université du Michigan sur la confiance des consommateurs, qui les interroge notamment sur leurs prévisions d'inflation à 5 ans.

"Si ces prévisions montent de façon significative, cela va devenir difficile pour la Fed", selon elle.

Globalement, le moral des investisseurs reste en berne, et la plupart des données publiés jeudi n'ont fait qu'alimenter cette morosité.

Avant l'ouverture, les banques JPMorgan Chase (-3,49%) et Morgan Stanley (-0,39%) avaient chacune publié des résultats inférieurs aux prévisions des analystes, que ce soit pour le chiffre d'affaires ou le bénéfice net.

En cause, le coup de frein sur la banque d'investissement, alors que 2021 avait été une année faste pour introductions en Bourse et fusions et acquisitions.

JPMorgan Chase a aussi vu son résultat affecté par l'augmentation des provisions pour créances douteuses, signe d'une légère détérioration de l'économie, alors que la banque avait, au contraire, libéré des réserves à la même époque l'an dernier.

Le marché s'attend à voir de nombreuses entreprises livrer des résultats décevants, ce qui devrait entraîner un "recalibrage de la valeur" des actions à la baisse, selon Quincy Krosby.

Les indicateurs macroéconomiques du jour n'ont fait que plomber un peu plus le climat.

Les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont de nouveau progressé, à 244.000, un chiffre supérieur aux attentes des économistes.

Quant à l'indice des prix à la production (PPI) pour juin, il est également ressorti au-dessus des prévisions, à 1,1% sur un mois, contre 0,8% attendu, ce qui indique, selon Mahir Rasheed, d'Oxford Economics, qu'il y a "plus d'inflation dans les tuyaux".

Le rebond de fin de séance a profité à Apple (+2,05%) et Microsoft (+0,54%), la plupart des très grosses capitalisations finissant dans le vert.

L'agence Nikkei a fait état de l'intention d'Intel (+1,34%) de remonter ses prix, ce qui a profité à tout le secteur des semi-conducteurs, que ce soit Qualcomm (+4,62%), Broadcom (+0,60%) ou AMD (+1,39%).

L'action du groupe pharmaceutique américain Novavax a plongé de 26,20%, à 51,62 dollars, après la publication d'un avis de l'Agence européenne du médicament faisant état de cas de fortes réactions allergiques à son vaccin contre le Covid-19.

Dans la foulé de JPMorgan Chase et Morgan Stanley, les bancaires ont fait le gros dos, de Goldman Sachs (-2,95%) à Bank of America (-2,30%).

afp/rp