La Bourse de New York aligne une troisième séance consécutive de repli ce jeudi, affectée par les déclarations d'un haut responsable de la Fed qui douchent le scénario d'un 'pivot' imminent dans la politique de l'institution.

En fin de matinée, le Dow Jones recule de 0,8% à 33.284,2 points, tandis que le Nasdaq Composite cède un peu plus de 1% à 11.065,7 points.

Jim Bullard, le président de la Fed de St. Louis, a jeté un froid ce matin en déclarant que la politique de la Fed n'était pas encore entrée dans une zone suffisamment restrictive pour exercer une pression significative sur l'inflation.

Le patron de la Réserve fédérale de Saint-Louis a expliqué à l'occasion d'une conférence organisée à Louisville (Kentucky) que la remontée significative des taux opérée cette année par la Fed n'avait pas permis de se rapprocher de l'objectif d'une inflation située autour de 2%.

'Pour parvenir à un niveau suffisamment restrictif, les taux directeurs vont devoir être accrus davantage', a-t-il prévenu.

Les investisseurs ont conclu de ses propos qu'il n'y aurait pas de pause immédiate dans les mesures de durcissement monétaire de la Réserve fédérale.

Conséquence, le scénario d'un nouveau relèvement de taux de 75 points de base est désormais jugé probable par 19,4% des traders d'après le baromètre FedWatch du CME, contre 14,6% hier.

L'hypothèse d'une hausse de taux plus limitée de 50 points est quant à elle évaluée à 80,6%, contre 85,4% hier.

La publication de chiffres mitigés concernant le marché du travail et le secteur de l'immobilier n'a pas permis de retrouver le chemin du rebond entamé au début de l'automne.

Le Département du Commerce a fait état d'une contraction de 4,2% des mises en chantier de logements le mois dernier, là où les permis de construire -censés préfigurer les mises en chantier futures - se sont tassés de 2,4%.

L'indice dit 'Philly Fed' s'est quant à lui enfoncé à -19,4 au mois de novembre contre -8,7 le mois dernier, alors que les économistes le voyaient remonter autour de -5.

Enfin, les inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis ont diminué de 4.000 lors de la semaine du 12 novembre pour s'établir à 222.000 contre 226.000 la semaine précédente.

La morosité des investisseurs n'a pas empêché certaines sociétés, dont les résultats trimestriels ont séduit, de prendre le chemin de la hausse.

Dans la distribution, la chaîne de grands magasins Macy's grimpe ainsi de 11% après avoir surpassé les attentes des analystes sur son trimestre écoulé.

Cisco progresse de 3% après avoir dévoilé, hier soir, un BPA non-GAAP en augmentation de 5% en glissement annuel, à 86 cents au titre des trois premiers mois de son exercice 2022-23, pour un chiffre d'affaires en croissance de 6% à 13,6 milliards de dollars.

Nvidia grappille 0,5% après avoir publié un bénéfice net ajusté (non GAAP) divisé par deux à 1,46 milliard de dollars au titre de son troisième trimestre comptable, soit 58 cents par action, et un profit opérationnel ajusté en recul de 55% à 1,54 milliard.

Les déclarations de James Bullard soutiennent le dollar et pèsent sur les valeurs liées aux matières premières, avec un indice sectoriel qui lâche près de 2%.

Les obligations du Trésor gagnent en revanche du terrain, le rendement du papier à 10 ans remontant vers 3,79% dans un climat d'incertitude accrue concernant l'évolution de la politique monétaire américaine.

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