La solution la plus simple est d’investir dans un panier d’actions via un ETF ou un fonds spécialisé, permettant ainsi de neutraliser la volatilité lors de la forte baisse d’un titre et de diversifier son risque. Pour comprendre les avantages et fonctionnement d’un ETF, vous pouvez visionner ces vidéos.

Néanmoins, la majorité de l’offre des ETFs exposés au secteur des biotechs est américaine. Or, depuis 2018, les investisseurs européens ne peuvent plus acheter de tracker américain. Etudions de plus près le pourquoi du comment.

Interdiction des ETFs américains pour les investisseurs européens

La réglementation PRIIPs (pour Packaged Retail and Insurance-based Investment Products) qui a pour finalité la transparence financière et in fine la protection des investisseurs particuliers été élargie en 2018 aux ETFs. En conséquence, les courtiers doivent désormais produire à leurs clients le document d’information clé (KID ou Key Information Document) qui présente les caractéristiques et risques de l’ETF. Cependant, seul l'émetteur du tracker peut rédiger ce document. C’est à ce stade que les complications entrent en jeu. Aujourd’hui, très peu d’émetteurs prennent la peine de rédiger un KID dans toutes les langues européennes. Les ETFs américains comptent en effet parmi les moins chers du marché. Devoir rédiger des documents supplémentaires en diverses langues entraînerait une hausse des coûts administratifs et donc une augmentation des frais pour le client final. Dans ce marché très concurrentiel, cela se traduit généralement par une perte de parts de marché. 

Cette réglementation protège ainsi l’offre des émetteurs européens et favorise l’investissement dans leurs ETFs… même s’ils sont peu nombreux dans la thématique qui nous intéresse. 

Les grands perdants dans cette histoire sont évidemment les investisseurs européens, qui voient leur liberté de choix se réduire. Quelles solutions ont-il donc à leur disposition ?

Une offre d’ETF Biotech limitée en Europe

Si les investisseurs européens ont accès à un grand nombre de fonds biotechnologiques à gestion active, les choix en matière de solutions passives sont pour leur part limités. De plus, les principaux trackers européens sont davantages tournés vers la santé en général que sur la biotechnologie en elle-même. 

Partant de ce constat, Invesco a lancé le premier ETF Biotech en Europe en 2014. Ce tracker vise à répliquer l’indice NASDAQ Biotechnology qui reflète la performance de plus de 100 sociétés biotechnologiques et pharmaceutiques.

Ci-après, vous trouverez une liste plus exhaustive d’ETFs investis sur la santé et la biotechnologie :

On remarque ici la présence d’un ETF américain. C’est le iShares Nasdaq US Biotechnology, l’un des rares trackers à être éligible aux investisseurs européens puisque BlackRock a produit un KID en français.

Ce fonds a aujourd’hui un encours dépassant les 266M$ et est positionné sur un total de 206 actions dont près de 94% aux Etats-Unis. Les dix premières positions de cet ETF sont les suivantes : 

Source : BlackRock au 17/07/2020

L’ETF de BlackRock a largement profité de l’intérêt des investisseurs pour les sociétés de biotechnologies avec la crise sanitaire. Après avoir subi une perte d’environ 20% en mars, l’ETF s’est fortement repris  avec une poussée de 50%, s’affranchissant de toutes résistances et drainant le fond sur un trend haussier de plusieurs mois.

Toutefois, en dépit d’une offre limitée, les ETFs européens positionnés sur le secteur de la santé n’ont rien à envier aux performances des trackers américains. Si le fond de chez Lyxor est en retard sur 2020 par rapport à l’ETF iShares NASDAQ Biotech, on constate une surperformance à moyen terme.

Ceci s’explique en grande partie par une exposition sectorielle légèrement différente. Les ETFs européens ne sont en effet pas des pure players des biotechs, d’où une certaine progression plus marquée pour les ETFs de Blackrock ou d’Invesco sur 2020. Pour faire dans la précision, l’ETF de chez Lyxor vise à répliquer la performance du STOXX Europe 600 Health Care qui est composé de 55 actions. Il est principalement investi en Suisse à hauteur de 37,5% dont 16,5% pour Roche Holding et 14% pour Novartis. 

Source : Lyxor ETF - Top 10 des composants de l’indice STOXX Europe 600 Health Care

On a donc d’un côté, les pure players des biotechs et les fonds européens plus axés sur les laboratoires pharmaceutiques. Notons toutefois que la majorité des grands labos détiennent aussi des biotechs. C’est le cas par exemple de Roche qui a racheté Genentech en 2009, une pionnière dans le domaine de la biotechnologie.

Bien entendu, outre les solutions passives, les investisseurs européens disposent d’un large éventail pour investir dans la biotechnologie via des fonds spécialisés comme Arc Actions Santé Innovante. Certains sont d’ailleurs éligibles au PEA comme Pluvalca Biotech ou encore Gestys Santé Biotech. Vous retrouverez une liste plus complète des fonds biotech sur ce lien. Et si par chance vous n’êtes pas européen, alors vous pourrez accéder à ces ETFs. Enfin, si vous êtes un stock picker dans l’âme, mais que vous débutez dans le secteur des biotechs, Zonebourse vous a concocté ce guide à télécharger gratuitement et une liste thématique.