Paris (awp/afp) - Les marchés européens ont démarré poussivement la séance mercredi, toujours inquiets d'une résurgence de l'inflation aux États-Unis, matérialisée par une remontée généralisée des taux d'intérêt sur les marchés obligataires.

Vers 09H00 GMT, à Paris, l'indice CAC 40 perdait 0,04%, Francfort lâchait 0,25%, Londres 0,18% et Milan 0,32%.

En Asie un peu plus tôt, les principaux indices japonais ont reculé à la clôture tandis que l'indice Hang Seng à Hong Kong a pris 1,10%. La Chine continentale reste fermée en raison des célébrations du Nouvel An.

Après un début de mois tonitruant où Paris s'est envolé de 7%, Francfort de 4,3% et Londres de 5%, les indices atterrissent sur fond de craintes inflationnistes.

Ces inquiétudes proviennent entre autres choses de la promesse américaine d'un plan de relance de 1.900 milliards de dollars pour soutenir l'économie, certains économistes jugeant le montant disproportionné.

"Il faut frapper fort", a toutefois insisté le président américain Joe Biden mardi, estimant que son plan de relance permettrait de créer "7 millions d'emplois cette année".

A la clôture mardi à Wall Street, le Dow Jones a terminé à un record mais le Nasdaq a reculé pour la première fois en trois séances (-0,34%) et le S&P 500 a perdu 0,06%.

Les inquiétudes inflationnistes se reflètent à travers l'évolution des marchés obligataires, où le taux d'intérêt américain à 10 ans évolue actuellement à ses plus hauts niveaux depuis un an, au-dessus de 1,30%.

A des niveaux négatifs depuis des mois, le taux à dix ans français se rapproche de 0% (-0,11%) pour la première fois depuis août et le taux allemand évolue à ses plus hauts depuis juin.

La publication mercredi d'un compte rendu de la dernière réunion de la Banque centrale américaine est attendue dans ce contexte.

Il "pourrait donner un point de vue intéressant au sujet des craintes de forte hausse des prix" qui agitent actuellement les investisseurs, affirme Michael Hewson, analyste en chef pour CMC Markets UK.

Sur le plan des indicateurs mercredi, l'inflation au Royaume-Uni a très légèrement accéléré à 0,7% en janvier, portée par les prix des biens pour la maison, et les ventes d'automobiles se sont effondrées sur le continent européen en janvier, accusant un recul de 24% sur un an.

La pandémie, elle, semble marquer le pas: le nombre de nouveaux cas de Covid-19 signalés dans le monde a chuté de 16% la semaine dernière, pour atteindre 2,7 millions, a annoncé mardi soir l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Gucci plombe Kering

La maison de luxe chutait de 7,43% à 523,30 euros, plus mauvaises performance de l'indice SBF 120 à Paris, en raison de performances en berne concernant sa marque-phare Gucci.

La livre pénalise les multinationales

La hausse de la monnaie britannique réduit mécaniquement la valeur des résultats réalisés dans d'autres devises une fois convertis en monnaie britannique.

Le fabricant de spiritueux Diageo perdait 0,20% à 3036,00 pence et le groupe de produits d'hygiène et de santé Reckitt Benckiser 0,22% à 6284,00 pence.

British American Tobacco rit jaune

Le cigarettier (-4,80% à 2616.00 pence) a annoncé une nette hausse de son bénéfice net à 6,4 milliards de livres en 2020, mais son chiffre d'affaires est resté stable et le montant des profits a été moins élevé que prévu par les analystes.

Résultats en berne pour Nivea

Le fabricant des crèmes Nivea Beiersdorf (-5,62% à 86,24 euros) a vu une baisse annuelle de 17,3% de son bénéfice opérationnel et de 8,2% de son chiffre d'affaires en raison de la pandémie.

afp/buc