À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,48% à 5.106,75 points et le Footsie britannique a cédé 0,49% tandis que le Dax allemand finissait quasiment inchangé (+0,02%).

L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,25%, le FTSEurofirst 300 0,36% et le Stoxx 600 0,37%.

Sur l'ensemble de la semaine, ce dernier a gagné 0,46% mais le CAC 40 n'affiche qu'une progression symbolique de 0,09%.

La décision jeudi de la Réserve fédérale américaine (Fed) de laisser sa politique monétaire inchangée n'a pas surpris les investisseurs mais pour beaucoup d'observateurs, les déclarations de la banque centrale suggèrent qu'elle s'achemine vers une nouvelle hausse de taux à l'issue de sa prochaine réunion, les 18 et 19 décembre, hausse qui serait la quatrième de l'année.

"Le fait que la Fed ait exprimé une vision optimiste de l'économie en dépit des turbulences sur les marchés en octobre laisse présager de nouvelles hausses de taux et ce n'est pas positif pour les actifs risqués", a déclaré Lefteris Farmakis, chargé de la stratégie chez UBS à Londres.

Selon le baromètre FedWatch de CME Group, la probabilité d'un relèvement de 25 points de base des taux directeurs le mois prochain est estimée à 75,8% contre 71,1% jeudi.

Les marchés ont également été pénalisés par des déceptions du côté des indicateurs chinois. L'indice des prix à la production a en effet ralenti pour le quatrième mois d'affilée en raison du ralentissement de la demande intérieure et de l'activité manufacturière, un signal de plus qui ravive les inquiétudes sur la croissance de la deuxième économie mondiale.

PÉTROLE

Les cours du brut restent orientés en baisse, toujours pénalisés par les craintes de surabondance de l'offre dans un contexte de possible ralentissement à venir de la demande.

Le baril de brut léger américain (WTI) perd 1,14%, accusant désormais un repli de plus de 21% par rapport à son pic à 76,90 dollars touché début octobre, ce qui traduit un marché baissier ("bear market").

Le baril de Brent de la mer du Nord recule de 1,03% à 69,92 dollars.

VALEURS

Dans ce contexte, le secteur pétrolier européen a cédé 1,41%. A Paris, Total a perdu 1,83% et TechnipFMC 3,8%, la plus forte baisse du CAC.

La plus forte baisse sectorielle est pour le secteur des matières premières (-3,41%), conséquence du repli des métaux industriels. Parmi les plus fortes baisses du Footsie, le groupe minier Antofagasta a perdu 4,87%, Glencore 4,43% et Anglo American 3,62%. Le sidérurgiste ArcelorMittal a reculé de 2,37 %.

Victimes de la révision à la baisse de leurs prévisions de résultats pour 2018, Nexans a chuté de 14,85% et l'allemand Thyssenkrupp de 9,08%.

La plus importante baisse du Stoxx est revenu au groupe français Rubis (-11,22%), après des résultats trimestriels jugés décevants.

Contre la tendance, Edenred a pris 2,66% dopé par l'annonce de l'acquisition de la "fintech" américaine Corporate Spending Innovations (CSI) pour 600 millions de dollars (526 millions d'euros).

À WALL STREET

A l'heure de la clôture européenne, la Bourse de New York reculait nettement avec le repli des cours du pétrole et les inquiétudes sur la Chine.

Les valeurs sensibles à la question du commerce en ont pâti à commencer par Caterpillar et Boeing, qui perdaient respectivement 3,9% et 0,97%.

L'indice S&P du secteur de l'énergie reculait de 0,98% et celui des hautes technologies de 2,09% avec le repli d'Apple (-2,36%).

Le Dow Jones perdait 1,02%, le Nasdaq 1,27% et le S&P-500 1,86%.

TAUX

Les rendements obligataires américains ont brièvement réduit les pertes après les statistiques mensuelles des prix à la production aux Etats-Unis. Ceux-ci ont enregistré en octobre leur plus forte hausse d'un mois sur l'autre depuis six ans mais les tensions inflationnistes sous-jacentes restent contenues.

Le 10 ans américain perd désormais près de cinq points de base à 3,18%, les dégagements sur les actions favorisant depuis un retour sur la dette souveraine.

Le rendement du Bund allemand de même échéance est repassé sous 0,41%.. Son équivalent italien s'est stabilisé à 3,405% après un pic à 3,461.

CHANGES

L'indice dollar avance de 0,23% face à un panier de devises de référence après avoir touché un pic d'une semaine en réaction au communiqué de la Réserve fédérale.

La hausse du billet vert pèse sur l'euro, qui est en outre pénalisé par les divisions entre l'Europe et l'Italie sur le budget prévisionnel de Rome.

La monnaie unique européenne évolue autour de 1,1327 dollar.

Le sterling perd près de 0,6% face au dollar et à l'euro après la démission de Jo Johnson, secrétaire d'Etat britannique aux Transports. Le frère de Boris Johnson a dénoncé à cette occasion les négociations "délirantes" sur le Brexit menées par la Première ministre Theresa May.

MÉTAUX

Le cours du nickel est tombé à son plus bas niveau depuis près de 11 mois à 11.430 dollars la tonne et les autres métaux industriels comme le cuivre et le zinc sont en baisse en raison des inquiétudes liées au resserrement des taux d'intérêt américains et au nouveau ralentissement de l'indice des prix à la production en Chine.

(Avec Saikat Chatterjee à Londres, édité par Marc Angrand)

par Laetitia Volga