Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers européens évoluaient en ordre dispersé vendredi matin, se montrant toujours hésitants face à la trajectoire haussière des rendements obligataires, et digérant une salve d'indicateurs.

Vers 09H30 GMT, Paris (+0,51%) et Francfort (+0,47%) progressaient tandis que Londres (+0,03%) et Milan (-0,07%) stagnaient. Madrid s'effritait de 0,11%.

Même tableau mitigé en Asie où la Bourse de Tokyo a terminé en recul pour une troisième séance d'affilée, dans le sillage des pertes enregistrées jeudi à Wall Street, des indicateurs et des résultats d'entreprises décevants ayant lesté les indices.

L'indice vedette Nikkei a lâché 0,72% tandis que l'indice élargi Topix a reculé de 0,67%.

En revanche, à Hong Kong, l'indice Hang Seng a pris 0,16% tandis que la Bourse de Shanghai a fini en hausse de 0,57% et celle de Shenzhen de 0,75%.

"Les investisseurs vont continuer de s'interroger sur les tendances observées sur les taux souverains", avance Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

"Ce matin, le (taux à) dix ans allemand poursuit son rebond et se rapproche des 60,30% tandis que le (taux à) dix ans français n'est plus loin du territoire positif, à -0,05%", détaille-t-il.

De leur côté, les rendements des bons du Trésor américains de même échéance ont grimpé au-delà de 1,31% jeudi.

"La hausse des anticipations d'inflation, à l'origine du rebond des taux, peut-elle faire dérailler la dynamique haussière sur les actions ?", s'interroge M. Le Liboux.

Les marchés actions, qui profitent à plein des liquidités déversées à outrance par les banques centrales, craignent que l'accélération de l'inflation n'entraîne un resserrement plus tôt qu'escompté de la politique monétaire jusqu'ici très accommodante, même si la Banque centrale américaine a assuré mercredi qu'elle maintiendrait ses taux très bas pour soutenir l'économie jusqu'au retour du plein emploi.

La BCE a jugé bon de son côté de rappeler en janvier qu'une nouvelle baisse des taux n'était pas à exclure pour soutenir la reprise fragile, d'après le compte rendu de sa politique monétaire du mois dernier publié jeudi.

Les investisseurs devaient également digérer nombre de résultats d'entreprises et d'indicateurs en cette dernière séance de la semaine.

En zone euro, la baisse d'activité du secteur privé a ralenti en février à la faveur d'une nette accélération de l'industrie manufacturière. En France, cette activité est tombée à son plus bas niveau depuis trois mois du fait du maintien du couvre-feu.

Dans l'Hexagone toujours, les prix à la consommation ont augmenté de 0,6% sur un an en janvier, après avoir stagné en décembre.

Au Royaume-Uni, les ventes au détail ont pour leur part chuté de 8,2% en janvier sur un mois, la baisse la plus sévère depuis avril 2020, en raison du nouveau confinement.

Sortie de route pour Renault

Le constructeur automobile français s'affichait en queue du CAC 40 (-4,23% à 38,12 euros) après avoir enregistré une perte historique de 8 milliards d'euros au cours d'une année 2020 marquée par la crise du coronavirus.

Allianz entrevoit un avenir meilleur

Le géant allemand de l'assurance Allianz (+0,65% à 196,12 euros) a estimé vendredi être "bien placé" pour réaliser ses objectifs en 2021, tablant sur une performance opérationnelle de 12 milliards d'euros, après un exercice 2020 difficile en raison de la pandémie.

Natwest se maintient

La banque britannique NatWest (-0,50% à 170,45 pence) est tombée dans le rouge en 2020 en raison du coût des crédits impayés du fait de la pandémie et a annoncé un désengagement d'Irlande où ses performances financières étaient décevantes.

Côté devises, pétrole et bitcoin

Vers 09H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril perdait 0,67% à Londres par rapport à la clôture de jeudi, à 63,50 dollars.

Le baril américain de WTI pour le mois de mars lâchait dans le même temps 1,16% à 59,82 dollars.

L'euro progressait de 0.36% face au billet vert, à 1,2135 dollar pour un euro.

La livre britannique est repassée pour sa part vendredi au-dessus du seuil symbolique de 1,40 dollar pour la première fois depuis trois ans.

Après avoir franchi un nouveau plus haut à 52.894,73 dollars, le bitcoin gagnait 1,01% à 52'563 dollars.

afp/buc