Paris (awp/afp) - Les places boursières européennes modéraient leurs ardeurs mardi matin au lendemain d'un regain d'optimisme ayant porté certains indices à de nouveaux plus hauts, partagées entre la perspective stimulante d'une forte relance américaine et les craintes inflationnistes associées.

Vers 09H55 GMT, Paris grappillait 0,11%, se maintenant tout juste au-dessus des 5.900 points, un seuil dépassé pour la première fois depuis février 2020 la veille, tandis que Londres prenait 0,39%.

A la même heure, le Dax prenait 0,36% et a atteint pour sa part 14.432,99 points, dépassant son précédent record historique la veille en séance (14.400,49 points).

La Bourse de Milan montait de 0,56%.

L'Asie, restée à l'écart de l'euphorie de la veille, a en partie rattrapé le train en marche: après trois séances dans le rouge à la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a repris 0,99% et l'indice élargi Topix 1,27%.

De son côté, la Bourse de Hong Kong a gagné 0,81% au lendemain d'importantes pertes. En Chine continentale, la Bourse de Shanghai a en revanche chuté de 1,82%.

"Aux Etats-Unis, on salue les mesures de soutien, gage d'une activité économique qui va très vite se reprendre, qui plus est à un rythme enlevé", explique Hervé Goulletquer, stratégiste pour LBPAM. Mais "on se met alors à craindre une baisse de prix d'actifs" dont "les niveaux (sont) potentiellement déraisonnables au regard des fondamentaux".

Il y a "un petit côté +vouloir quelque chose et son contraire+ dans tout cela, qui ne peut que favoriser les bouffées de volatilité", relève-t-il.

La perspective d'une relance très forte aux Etats-Unis, où la Chambre des représentants doit donner mardi son approbation finale à un plan d'aide de 1.900 milliards de dollars, a profité ces derniers jours en Bourse aux secteurs plus traditionnels - voyagistes, industrie, automobile -, pour beaucoup malmenés par la crise.

Dans le même temps, les craintes d'une hausse de l'inflation à la faveur de cette reprise, matérialisées dans la forte progression des rendements obligataires ces dernières semaines, fait pâlir l'attrait des valeurs technologiques, dont la valorisation est très dépendante d'un environnement de taux bas.

C'est particulièrement le cas aux Etats-Unis où l'indice Nasdaq est entré lundi dans une zone de correction boursière.

Vendredi, le taux américain à dix ans, très surveillé, est monté jusqu'à 1,62%, au plus haut depuis février 2020. Ce mardi, il évoluait en baisse, autour de 1,54%.

"La thématique du retour de l'inflation va rester centrale cette semaine encore. Après une pause, les anticipations d'inflation remontent aux Etats-Unis, avec des taux réels qui sont poussés à la hausse par des perspectives de croissance très forte", juge Christopher Dembik, directeur associé chez Berenberg.

Sur le front des indicateurs, la croissance de l'économie française sera "au moins égale à 5% en 2021", a estimé mardi le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau.

Les bancaires s'essoufflent

Après avoir nettement progressé lundi, les valeurs bancaires marquaient le pas.

A Paris, Société Générale perdait 1,88% à 21,92 euros, BNP Paribas 1,39% à 52,51 euros et Crédit Agricole 0,92% à 12,45 euros.

A Francfort, Deutsche Bank cédait 1,27% et Commerzbank 1,48%.

Vantage à l'assaut de la Bourse

A Londres, Vodafone prenait 0,43% à 126,60 pence après avoir annoncé le prix de l'action de sa filiale Vantage Towers, qui sera lancée en Bourse d'ici dix jours pour une capitalisation boursière susceptible d'atteindre près de 15 milliards d'euros.

Coup de frein pour Continental

L'équipementier automobile allemand lâchait 5,75% à 121,40 euros après une perte de 962 millions d'euros en 2020, due aux difficultés économiques liées à la pandémie. Il s'attend aussi en 2021 à des charges additionnelles de 200 millions d'euros liées à la pénurie internationale de puces et composants électroniques qui freine la production du secteur.

Du côté du pétrole, des devises et du bitcoin

Vers 09H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai avançait de 0,60% à Londres par rapport à la clôture de lundi, à 68,65 dollars.

Dans le même temps, le baril américain de WTI pour avril gagnait 0,46% à 65,35 dollars.

L'euro s'affichait en hausse de 0,43% à 1,1898 dollar.

La livre montait dans le même temps de 0,46% à 1,3888 dollar et le bitcoin prenait 4,44% à 54.182 dollars.

afp/lk