PARIS (awp/afp) - Les marchés européens ont fini la semaine en petite forme, seul Londres parvenant à surmonter les inquiétudes sanitaires, notamment le regain des nouveaux cas de Covid-19 aux Etats-Unis.

Si Londres a progressé vendredi de 0,20%, Paris a fini par céder 0,18%, Milan 0,57%, Francfort 0,73% et Madrid 1,26%. A Zurich, le SMI a cédé 0,47%.

La tendance outre-Atlantique était encore moins reluisante: à 17H05 GMT, l'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, baissait de 1,97%. L'indice élargi S&P 500 perdait 1,94% et le Nasdaq, à forte composante technologique, 1,52%.

"L'appétit pour le risque sur les marchés financiers a été malmené au cours des derniers jours, nourri principalement par le stress d'une seconde vague de l'épidémie à l'automne", soulignent les analystes d'Edmond de Rothschild Asset Management.

Les inquiétudes sur l'évolution de l'épidémie continuent d'être particulièrement fortes, notamment aux Etats-Unis. Le nombre de nouvelles personnes atteintes du Covid-19 y croît rapidement, à tel point que vendredi le gouverneur du Texas a ordonné la fermeture des bars et un durcissement des restrictions d'accueil pour les restaurants.

La Floride a également annoncé suspendre la consommation d'alcool dans les bars pour faire face à l'explosion de cas.

Les marchés européens ont aussi souffert de "l'annonce de la Fed de l'interruption de son programme de rachat d'actions" des grandes banques américaines jeudi, estime auprès de l'AFP Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale chez Oddo Securities.

Sans direction

En début de séance, les marchés avaient pourtant salué le changement de la réglementation bancaire avec l'assouplissement de la "règle Volcker" contre la spéculation des organismes financiers qui prendra effet au 1er octobre.

Ils avaient été confortés par l'affirmation de la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde que le "pire" de la crise économique dans la zone euro est "probablement passé", tout en soulignant que la reprise sera "incomplète" et "inégale".

"Cette déclaration peut pousser la balance du sentiment du marché d'un côté ou de l'autre. Mais ce sont des micronouvelles et il faut attendre une réelle confirmation de cette tendance dans les chiffres des sociétés et les évolutions de la macroéconomie", nuance Mikaël Jacoby.

Pour les analystes de Natixis Emilie Tetard et Florent Pochon, "les marchés sont bel et bien entrés dans une phase moins directionnelle". Ils préviennent toutefois que la "sensibilité des actifs risqués" aux mauvaises nouvelles "va se renforcer dans les prochains mois".

Sur le plan des valeurs, la descente aux enfers se poursuit à Francfort pour le spécialiste allemand des paiements en ligne Wirecard, qui s'effondre une nouvelle fois, de 63,74% à 1,28 euros, au lendemain de l'annonce de son dépôt de bilan. Les fournisseurs de cartes de crédit Visa et Mastercard repensent désormais leurs relations commerciales avec le bavarois, selon Bloomberg.

Après sa forte hausse jeudi, Lufthansa a nettement reculé de 6,23% à 8,99 euros. Les actionnaires ont donné leur feu vert jeudi au sauvetage du premier groupe de transport aérien européen à hauteur de 9 milliards d'euros. A Paris, Air France-KLM a baissé de 3,36% à 4 euros malgré l'annonce du soutien de 3,4 milliards d'euros de la part de l'État néerlandais.

Le constructeur européen Airbus a perdu 3,19% à 61,88 euros et le Groupe ADP, gestionnaire de l'aéroport d'Orly qui vient de rouvrir après presque trois mois de fermeture, a lui fini en hausse de 0,11%.

A Londres, le propriétaire de centres commerciaux Intu (-54,58% à 1,78 pence) a annoncé sa faillite après n'avoir pas réussi à s'entendre avec ses créanciers sur sa dette, une mauvaise nouvelle de plus pour le secteur de la distribution déjà dans la tourmente. Son concurrent British Land a cédé 1,44% à 383,50 pence.

afp/rp