PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes, hormis Londres, ont terminé à nouveau en baisse jeudi, malgré les fortes pertes de la veille, l'aversion au risque sur le Vieux continent, née de l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, ne montrant aucun véritable signe de reflux.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,14% à 7.216,83 points, après avoir perdu mardi 2,69%. L'indice parisien est désormais à un creux de plus de trois mois, pratiquement tous ses grands secteurs ayant terminé dans le rouge. Le Footsie britannique a grignoté 0,06%, grâce aux valeurs pétrolières. Le Dax allemand a cédé 0,30%.
L'indice EuroStoxx 50 a décliné de 0,09%, le FTSEurofirst 300 de 0,07% et le Stoxx 600 de 0,13%.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,35% et le Standard & Poor's 500 de 0,18%. Le Nasdaq est pratiquement stable.
Les deux premiers indices boursiers à Wall Street sont soutenus ce mercredi par la statistique des prix à la consommation (CPI) dans le pays qui a montré une inflation en octobre conforme aux attentes.
"L'inflation n'étant pas trop éloignée de l'objectif de la Fed, le flux de données est assez cohérent avec une nouvelle baisse des taux directeurs de la Fed lors de sa prochaine décision à la mi-décembre", a déclaré Bill Adams, chef économiste chez Comerica Bank.
Alors que ce programme de Donald Trump porte les marchés américains, il agit en Europe comme un avertissement, faisant craindre une guerre commerciale sur fond de protectionnisme américain renforcé.
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, hormis l'énergie (+X%), tous les grands secteurs ont été délaissés, les nouvelles technologies (-1,05%), l'automobile (-0,95%) et l'immobilier (-1,28%) accusant parmi les plus importantes baisses.
L'indice de la volatilité sur l'EuroStoxx, bien qu'en baisse de 1,45%, reste proche des 20 points.
VALEURS EN EUROPE Siemens Energy s'est envolé de 18,95% à la faveur du relèvement de ses objectifs financiers à moyen-terme.
RWE a bondi de 6,14%, le groupe allemand ayant annoncé un programme de rachat d'actions pour un montant maximal de 1,5 milliard d'euros.
Just Eat Takeaway a grimpé de 15,95% après l'annonce d'un accord pour céder sa filiale américaine Grubhub à Wonder pour 650 millions de dollars.
CHANGES
Le dollar américain a touché mercredi un sommet de sept mois face aux principales devises, à plus de 106 points, malgré la publication de chiffres de l'inflation aux Etats-Unis conforme aux attentes. Le billet vert est porté par les attentes autour des droits de douane promis par Donald Trump qui pourraient être potentiellement inflationnistes.
L'euro recule de 0,51%, à 1,0570 dollar, poursuivant sa baisse.
"L'euro doit faire face à l'impact démesuré auquel il sera confronté de la part d'une administration Trump et à l'incertitude quant à la place de la Chine dans le nouvel ordre mondial, dans une certaine mesure", écrit Marvin Loh, stratégiste chez State Street.
Parmi les actifs numériques, le bitcoin a dépassé pour la première fois la barre symbolique des 90.000 dollars, à 92.785 dollars.
TAUX
Les rendements des obligations en zone euro ont reculé mercredi par rapport à leurs plus hauts de la journée après la publication des données sur l'inflation américaine. Celui du Bund allemand à dix ans a fini en hausse de 3,5 points de base, à 2,386%, tandis que le deux ans a avancé de 2,3 points, à 2,153%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans cédait 2,3 points de base, à 4,4098% et celui à deux ans, plus sensible, 7,1 points, à 4,2731%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers restent proches d'un creux de deux semaines en raison de perspectives de demande moroses, malgré leur léger rebond du jour: le Brent prend 0,57% à 72,29 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,56% à 68,49 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)
par Claude Chendjou