Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent autour de l'équilibre: l'Europe résiste mieux que Wall Street malgré la guerre commerciale de Donald Trump et les investisseurs se focalisent sur les plans de relance en Allemagne et plus largement en Europe.
Vers 11H15 GMT, Paris prenait 0,32%, Francfort 0,33%, Londres 0,17%, Milan 0,46% et Zurich 0,58%.
"Les marchés sont dans des eaux agitées au début de cette semaine dominée par les décisions des banques centrales, alors que les investisseurs naviguent à travers des courants commerciaux risqués et une incertitude géopolitique", commente Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Les titres européens, "soutenus par les plans de relance, résistent", souligne Jeanne Asseraf-Bitton, directrice de recherche et stratégie chez BFT IM, évoquant un "sursaut d'optimisme (...) en lien avec le plan +Réarmer l'Europe+ et le projet exceptionnel de relance allemand qui semble en passe d'être voté".
Le futur chancelier Friedrich Merz peut en effet souffler: son plan d'investissements géant destiné à réarmer et moderniser l'Allemagne est désormais sur de bons rails grâce à un accord politique conclu in extremis vendredi.
Le chef des conservateurs a obtenu des députés écologistes qu'ils acceptent de lever leur veto à son "bazooka" de centaines de milliards d'euros, un programme de dépenses sans précédent pour la première économie européenne.
Vers 11H15 GMT, le taux d'intérêt de l'emprunt à dix ans allemand, qui fait référence en Europe, se détendait à 2,83%, contre 2,87% vendredi en clôture.
Sur le marché des changes, "l'euro continue de bénéficier de l'attente que ces dépenses supplémentaires stimuleront la croissance et même la productivité en Europe", poursuit Mme Ozkardeskaya.
La monnaie unique prenait 0,25% par rapport au billet vert, à 1,0907 dollar vers 11H15 GMT.
Outre-Atlantique, "la nervosité commerciale devrait maintenir Wall Street sur le qui-vive", estime Mme Streeter.
Le président américain a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi n'avoir "aucune intention" d'assouplir les droits de douane de 25% imposés aux partenaires commerciaux des Etats-Unis sur l'acier et l'aluminium.
A Wall Street, les contrats à terme des trois principaux indices laissent présager d'une ouverture en petite baisse.
"Les causes de cette faiblesse des actions américaines depuis plusieurs semaines sont bien connues", relève Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France: "guerre commerciale, positionnement géopolitique de la nouvelle administration, ajustement brutal de certains effectifs de fonctionnaires, craintes des consommateurs et des entreprises américaines face au rythme erratique des annonces de Donald Trump", énumère-t-il.
La semaine sera riche en décisions de politique monétaire, avec notamment la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi et mercredi, mais aussi celle de la Banque du Japon mercredi, de la Banque d'Angleterre, la Banque Nationale Suisse et de la Riksbank (la Banque de Suède) jeudi.
La Fed devrait opter pour le statu quo, tiraillée entre le risque de rebond de l'inflation et les premiers signes de vacillement de l'activité économique, avec l'avalanche de nouveaux droits de douane déclenchée par le président américain.
AstraZeneca fait cap sur EsoBiotec
Le géant pharmaceutique britannique AstraZeneca a annoncé lundi le rachat, pour un montant qui pourra atteindre 1 milliard de dollars, de la société de biotechnologie belge EsoBiotec, qui développe une technologie de thérapie cellulaire destinée à accélérer considérablement les traitements.
Le titre d'AstraZeneca baissait de 1,30% vers 11H15 GMT à la Bourse de Londres
L'or se repose au sommet
Le prix de l'once était presque stable lundi, à 3.000,11 dollars (+0,53%) vers 11H15 GMT, après avoir atteint un nouveau record historique vendredi et avoir franchi la barre des 3.000 dollars pour la première fois de son histoire.
"L'or reste proche de nouveaux records alors que les tensions géopolitiques et les préoccupations commerciales soutiennent la demande pour cet actif refuge", affirme Mme Streeter.
"L'achat massif par les banques centrales a également maintenu les prix de l'or élevés, la Chine continuant en particulier sa frénésie d'acquisitions", poursuit-elle.
Sur le marché pétrolier, le Brent de la mer du Nord prenait 1,28% à 71,49 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, gagnait 1,32% à 68,07 dollars le baril vers 11H15 GMT.
afp/al