Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent sans grand changement lundi, dans un marché attentiste avant la décision de politique monétaire de la banque centrale américaine qui devrait annoncer mercredi soir sa première baisse de taux depuis mars 2020.
En Europe, vers 09h20, la Bourse de Londres reculait très légèrement de 0,08%, Paris de 0,15%, Francfort de 0,23% et Milan restait stable (-0,02%).
"Les marchés retiennent leur souffle avant la réunion du comité monétaire de la Fed (FOMC) des 17 et 18 septembre, qui devrait marquer la première baisse de taux de la Fed", après un cycle de onze hausses des taux directeurs américains, commentent les analystes de Natixis.
Les taux se trouvent ainsi, depuis juillet 2023, dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, au plus haut en deux décennies. Ce niveau élevé renchérit le coût du crédit.
"L'incertitude a rarement été aussi grande concernant la marche à suivre pour les banques centrales, prises en étau entre des signes de faiblesse économique et une inflation qui peine encore à revenir vers la cible de 2%", commentent les économistes d'Edmond de Rothschild.
Les investisseurs n'arrivent pas à trancher nettement entre une baisse modérée de 0,25 point de pourcentage ou une baisse plus importante d'un demi-point. Si les pronostics sont serrés parmi les acteurs du marché, la balance penche légèrement du côté du quart de point, selon les prévisions de CME Group.
"Cependant, les paris pour une réduction de 0,50 point augmentent avant la décision de mercredi, car certains investisseurs pensent que la Fed aurait déjà dû réduire ses taux en juillet et qu'elle a peut-être pris du retard en ne le faisant pas" à ce moment-là, rapporte Ipek Ozkardeskaya.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans, le plus sensible aux évolutions de politique monétaire, s'établissait à 3,56% vers 07H15 GMT contre 3,58% vendredi en clôture.
Du côté des changes, la devise américaine refluait face à l'euro, de 0,32% à 1,1111 dollar.
Valeur refuge concurrente du billet vert notamment, l'or bénéficie de sa dépréciation, permettant à l'once d'or de toucher un nouveau sommet historique lundi, à 2.589,70 dollars autour de 06H45 GMT.
De l'autre côté du globe, les investisseurs ont pris connaissance d'une batterie d'indicateurs économiques publiés au cours du week-end confirmant un ralentissement de l'activité économique chinoise.
En Asie, l'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong grappillait 0,14% dans les derniers échanges, tandis que les places de Shenzhen, de Shanghai et de Tokyo étaient fermées en raison d'un jour férié.
"Si d'habitude, les marchés s'enthousiasment de ce type d'informations en pariant sur une intervention forte du gouvernement chinois, cela ne semble pas être le cas" lundi, les "volumes étant très faibles ce jour", explique John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.
Sur le marché des changes, la devise nippone prenait 0,72% à 139,84 yens pour un dollar vers 07h15 GMT, évoluant à ses plus hauts niveaux par rapport au billet vert depuis juillet 2023, "sur fond de divergence croissante de politique monétaire entre le Japon et les États-Unis", poursuit John Plassard.
La Banque du Japon devrait par ailleurs "maintenir ses taux cette semaine (vendredi), tout en laissant la porte ouverte à une nouvelle augmentation des taux, peut-être dès le mois d'octobre", a-t-il ajouté.
La tech en berne
Le secteur technologique européen lâchait du lest avant de connaître l'issue des réunions des banques centrales cette semaine. A Paris, Worldline rendait 4,10%, Capgemini 1,89%, OVH Group 1,86% et STMicroelectronics 1,32%. Infineon lâchait 1,39% à Francfort.
Le pétrole en hausse
Le pétrole est orienté en hausse: vers 07H15 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,47% à 71,95 dollars et celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain 0,67% à 69,11 dollars.
Le bitcoin lâchait 1,70% à 58'789 dollars.
afp/jh