Un raid aérien israélien a frappé jeudi une station de police à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, tuant au moins 10 personnes, selon les autorités sanitaires locales. L'armée israélienne a de son côté affirmé avoir visé un centre de commandement du Hamas et du Jihad islamique.

Selon les secouristes, deux missiles israéliens ont touché la station de police, située à proximité d'un marché, faisant des dizaines de blessés en plus des 10 morts recensés. L'identité des victimes n'était pas immédiatement connue.

L'armée israélienne a déclaré, dans un communiqué semblant faire référence au même incident, avoir attaqué un centre de commandement et de contrôle utilisé par le Hamas et le Jihad islamique à Jabalia, d'où des opérations contre les forces israéliennes étaient planifiées et menées.

Israël accuse les groupes armés palestiniens d'utiliser les civils et les infrastructures civiles à des fins militaires, une allégation que le Hamas et d'autres factions réfutent.

Les autorités sanitaires locales rapportent qu'au moins 34 autres personnes ont été tuées dans des frappes distinctes à travers l'enclave, portant le bilan de la journée de jeudi à 44 morts.

Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que l'hôpital pour enfants Durra, à Gaza-Ville, était désormais hors service, au lendemain d'une frappe israélienne qui a touché la partie supérieure du bâtiment, endommageant l'unité de soins intensifs et détruisant le système de panneaux solaires de l'établissement.

Aucune victime n'est à déplorer lors de cet incident. Les autorités israéliennes n'ont pas commenté ce point.

Le système de santé de Gaza est dévasté par la campagne militaire israélienne lancée il y a 18 mois en riposte à l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023. De nombreux hôpitaux sont hors service, des soignants ont été tués et les fournitures essentielles manquent cruellement.

Depuis la fin du cessez-le-feu de janvier, le 18 mars, les attaques israéliennes ont tué plus de 1 900 Palestiniens, pour la plupart des civils, selon les autorités sanitaires de Gaza. Par ailleurs, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées alors qu'Israël s'est emparé de ce qu'il qualifie de zone tampon sur le territoire gazaoui.

Les médiateurs arabes, le Qatar et l'Égypte, soutenus par les États-Unis, n'ont pour l'heure pas réussi à rapprocher les positions des deux parties en conflit, Israël et le Hamas.

L'attaque du Hamas contre Israël en octobre 2023 avait fait 1 200 morts et 251 otages avaient été emmenés à Gaza. Depuis, plus de 51 300 Palestiniens ont péri dans l'offensive israélienne sur Gaza, selon les responsables de la santé.