À la Bourse de Milan, la séance se poursuit sur une note modérément positive, le marché marquant une pause réflexive après les importantes progressions enregistrées hier, portées par l'optimisme suscité par l'accord sur les droits de douane conclu entre les États-Unis et la Chine ce week-end.

Les investisseurs ajustent prudemment leurs positions, habitués aux brusques changements de scénario et aux annonces surprises du président Trump. Ils prennent acte de l'indice de confiance Zew en Allemagne, meilleur qu'attendu, et attendent surtout la publication, cet après-midi, du chiffre clé de l'inflation américaine.

La probabilité de voir un impact significatif des droits de douane dans les chiffres de l'indice des prix à la consommation (CPI) américain d'avril est jugée faible -- les analystes attendent plutôt les données de mai à ce sujet --, mais les chiffres seront néanmoins scrutés de près pour toute indication sur le calendrier d'une éventuelle baisse des taux par la Fed.

Le soutien venant de Wall Street reste limité, les contrats à terme sur les indices américains étant en léger recul après le rallye d'hier.

Aux alentours de 13 heures, l'indice Ftse Mib progresse de 0,25 %, sans parvenir à franchir nettement le seuil technique et psychologique des 40 000 points, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis novembre 2007. Les volumes d'échange s'élèvent à 1,6 milliard d'euros.

Valeurs en vue :

Dans le secteur automobile, Stellantis avance de 2,4 %, poursuivant son récent rebond qui ramène le titre du constructeur vers ses niveaux d'avant l'instauration des droits de douane.

Iveco gagne également 2,8 %, soutenu, selon certaines indiscrétions, par plusieurs offres visant sa filiale spécialisée dans la défense.

Du côté des banques, la tendance est contrastée. MPS se distingue en tête du Ftse Mib avec un gain de 3 % et des échanges soutenus. Un opérateur de marché n'exclut pas quelques mouvements de « stake building » (prise de participation), jugés physiologiques dans cette phase animée de fusions et acquisitions.

Mediobanca progresse aussi (+1,8 %), mais avec des volumes nettement inférieurs à ceux des dernières séances, tandis que la décote implicite de l'offre sur MPS reste autour de 10 %. Dans le reste du secteur, UniCredit recule d'environ un point de pourcentage, victime de prises de bénéfices après sa forte progression d'hier, liée à la publication de ses résultats trimestriels et à l'amélioration de ses perspectives. Banco BPM cède également du terrain.

De manière générale, les analystes saluent la solidité des résultats et la génération de capital des banques italiennes, qui favorisent la rémunération des actionnaires, tout en restant dans l'attente de nouvelles sur le front des fusions. « Les perspectives de M&A restent incertaines, compte tenu des nombreux acteurs en mouvement, mais nous pensons que l'issue de ce processus sera un secteur plus consolidé, avec des implications positives pour la rentabilité, y compris un effet favorable sur les titres », commente HSBC dans un rapport.

Les valeurs d'assurance restent faibles, Unipol perdant 0,6 % dans l'attente de ses résultats trimestriels prévus vendredi, et Generali reculant de 0,8 %.

En queue du Ftse Mib, Nexi cède 1,8 % et Campari 1,4 %.

Hors indice principal, De' Longhi s'envole de 7 % après la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

(Andrea Mandalà, édité par Claudia Cristoferi)