Vendredi 23
juillet
Le point hebdo de l'investisseur
intro Quelle semaine pour les marchés, qui sont passés en cinq jours par tous les états. D'abord un moment de stress en début de semaine, qui s'est progressivement dissipé au profit de l'euphorie. Les places financières se sont ainsi totalement remises de leur trou d'air de lundi, boostées par la campagne de résultats de la première moitié de l'année, qui sont globalement qualitatifs.
Indices

Malgré un dérapage en début de semaine, les indices restent bien orientés. Les places américaines évoluent de nouveau à quelques encablures de leur sommet historique. A l'heure où nous écrivons ces lignes, le S&P500 progresse cette semaine de 1.4% et revient à quelques points de son zénith à 4393 points. Même dynamique pour le Dow Jones (+0.58%) et le Nasdaq100 (+0.98%).

En Asie, le Hang-Seng cède 2.83%, lesté par la recrudescence de la pandémie en Asie. Le Nikkei, fermé jeudi et vendredi pour cause de jours fériés, termine également en baisse de 1.63%.
Sur le vieux-continent, l'optimisme est de rigueur. Le CAC reprend de la hauteur et s'adjuge 1.5% de gains hebdomadaires. Le DAX (+0.78%) allemand emprunte la même trajectoire avec des gains plus modestes tandis que le SMI inscrit un nouveau record au-delà des 12100 points, aidé par les bonnes publications des grands groupes suisses (ABB, Sika, Givaudan etc.).


La trajectoire haussière du SMI

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Matières premières

Malgré un début de semaine chaotique, les cours pétroliers ont gagné du terrain, tirés par des indicateurs qui témoignent d'une demande robuste. La publication des stocks américains fait état d'une reprise de la demande de carburant tandis que les résultats des compagnies aériennes suggèrent que le trafic aérien reprend des couleurs. Le trou d'air causé par l'augmentation de l'offre de l'OPEP+ a ainsi été intégralement effacé au profit de ces indicateurs encourageants. Le baril de Brent s'échange à 73.6 USD tandis que la référence américaine se négocie à 71.8 USD.
Retour à la case des 1800 USD pour l'or, qui peine à emprunter une dynamique positive.

L'appétit pour le risque l'emporte sur le creusement des rendements réels. L'argent poursuit son surplace à 25.1 USD l'once. Du côté des métaux industriels, l'Etat chinois a une nouvelle fois annoncé son intention de se séparer d'une partie de ses stocks de cuivre, d'aluminium et de zinc afin de freiner l'inflation des prix. Les conséquences sont restées minimes sur les cours des métaux, qui se sont globalement stabilisés cette semaine.
Enfin, concernant les produits agricoles, le prix du café a bondi de près de 13% en cinq jours, la faute à la météo capricieuse au Brésil, où le gel sévit.

Marchés actions

Somfy, un des leaders européens de la domotique, a vu son cours s'envoler de plus de 13% en séance après la publication de ses résultats. La société a fait carton plein au premier semestre. Le chiffre d'affaires a atteint les 800 millions d'euros, soit une augmentation de 41% par rapport à l'année passée. Mais le plus impressionnant est la percée sur les différents marchés. En Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et Latine ainsi qu'en Europe du Sud, les croissances des ventes ont été supérieures à 50%. La société a aussi pu bénéficier d'une stratégie de hedging efficace, qui lui a permis de bloquer ses marges et donc de diminuer l'impact de la hausse des prix des matières premières.

Les restrictions sanitaires qui ont obligé les gens à rester à leur domicile à accélérer la demande d'objets connectés, IoT en anglais, pour améliorer son confort à la maison ou pour faire des économies d'énergie. Le marché de la domotique s'inscrit sur une tendance de long terme avec encore de nombreuses parts de marché à prendre.

La société présente de solides fondamentaux, en témoigne la note maximale attribuée par Zonebourse. La spécialiste du volet roulant dégage une très bonne rentabilité. En effet, sur une période de 4 ans, les marges nettes sont supérieures à 12,5%, et vont en s'améliorant à mesure du temps qui passe. Sa position sur un marché avec un grand potentiel de croissance et une santé financière excellente lui vaut des niveaux de valorisation élevés : un PER de 27 sur l'exercice en cours.



Belle envolée de Somfy

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Macroéconomie

La semaine a été marquée par de nombreux évènements en bourse : un sursaut à la baisse d'environ 2,5% sur les marchés ce lundi, de nombreuses publications des résultats semestriels d'entreprises, des indicateurs économiques majeurs, et des précisions sur les politiques des banques centrales.

Lundi, les marchés ont subi une forte baisse, dont l'amplitude est assez rare. Cela s'explique par les craintes de l'épidémie qui ne cesse de gagner du terrain, impliquant une chute des actions cycliques, ainsi que les titres liés au transport de personnes et au tourisme. En effet, plusieurs pays déconseillent à leurs ressortissants de passer leurs vacances à l'étranger en raison d'une forte concentration de cas du COVID-19, freinant par la même occasion une éventuelle reprise économique complète. Le pétrole, les bonds US et le Bitcoin ont reculé en début de semaine, avant que ce dernier ne rebondisse suite aux annonces d'Elon Musk quant à sa détention personnelle, ainsi que de la possibilité que Tesla accepte à nouveau le Bitcoin.

Du côté des publications d'entreprises, 85% des publications du S&P500 sont supérieures aux estimations. Le bilan est également favorable en Europe, ce qui a aidé les indices européens à effacer leurs pertes du début de semaine.

Certaines banques centrales ont ajusté leur politique monétaire, avec des caps plus sobres. La BCE de son côté a annoncé ne pas arrêter l'artillerie monétaire tant que nous n'aurons pas retrouvé une inflation durable de 2%. Restons dans les organisations supra-nationales pour parler de l'OPEP+ qui est finalement parvenue à un accord de production.

Les PMI ont été publiés ce vendredi : en France, les PMI manufacturier et de service sont légèrement inférieurs aux attentes des analystes, et en baisse par rapport au mois dernier. En Allemagne, les chiffres dépassent largement le consensus, notamment pour les services, le PMI passe de 57,5 à 62,2, alors que l'on attendait 59,4. Pour finir, les PMI américains, attendus à 62 pour le manufacturier et à 64,6 pour les services, s'établissent respectivement à 63,1 et 59,8. On a donc une baisse assez prononcée du PMI des services, qui s'établissait à 64,6 le mois dernier. Globalement, les indicateurs PMI résistent au variant Delta

Les marchés restent dans l'attente des chiffres de la FED qui seront publiés mercredi prochain, et gardent un ?il rivé sur les courbes du COVID ont démontré être toujours un indicateur majeur. Le VIX, indicateur de volatilité sur les marchés américains, a établi un plus haut à ce titre lundi, dépassant les 25 points, puis s'est stabilisé proche des 17 en cette fin de semaine.


Rechute brutale du VIX

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La mode n'est pas aux shorts

L'inflation et le variant delta du coronavirus n'ont qu'à bien se tenir, il en faudra plus pour faire vaciller les marchés. Une fois de plus, les phases d'aversion au risque restent éphémères et sont souvent un prétexte pour réaliser des achats à bon compte. Même si le thermomètre affiche des valeurs élevées, il demeure difficile de porter un short dans ce marché. Mieux vaut donc enfiler son maillot pour continuer à surfer sur les tendances de fond haussières.