Vendredi  9
juillet
Le point hebdo de l'investisseur
intro Le variant Delta a de nouveau fait parler de lui avec une forte résonance puisque les craintes sanitaires ont secoué les indices du globe jeudi. Toutefois, force est de constater que les places financières font toujours preuve de résilience, plus particulièrement Wall Street qui évolue non loin de ses sommets grâce à la bonne tenue des valeurs technologiques.
Indices

L'ambiance reste lourde en Asie, en atteste le parcours du Hang Seng qui a enchaîné 8 séances consécutives de baisse avant de redresser la barre ce jour. L'indice hongkongais lâche près de 6% en cinq séances. Le Nikkei résiste un peu mieux mais doit se contenter d'un score hebdomadaire négatif d'un peu moins de 3%.

En Europe, le bilan est également mitigé mais le rebond du jour permet aux places européennes de limiter les dégâts. Le CAC40 cède près de 0.5% cette semaine, le DAX (-0.4%) fait un peu mieux tandis que l'indice suisse (+0.05%) s'est offert un nouveau sommet historique à 12085 points.

Du côté de Wall Street, le S&P500 est comme aimanté par son sommet historique. Les replis journaliers sont rapidement exploités, permettant à l'indice phare américain de ne céder que 0.1% sur les cinq dernières séances. Des scores hebdomadaires similaires pour le Nasdaq100 (-0.05%) et le Dow Jones (-0.1%).


CAC40 VS DAX sur un mois glissant

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Matières premières

Les marchés pétroliers s'apprêtent à enregistrer leur première semaine de baisse depuis le mois de mai. L'OPEP+ n'est pas étrangère à ce soudain changement d'ambiance puisque l'organisation élargie n'est pas parvenue à trouver un accord concernant l'évolution de la production du cartel après le mois d'août. Toutefois, la baisse des stocks américains a permis aux cours pétroliers de se redresser en fin de semaine. Le WTI se négocie autour de 73 USD contre 74 USD pour la référence de la Mer du Nord.

Séquence hebdomadaire presque parfaite pour le métal doré, qui a profité d'une montée de la volatilité sur les marchés actions mais surtout d'une poursuite de la détente des rendements obligataires. L'or tutoie ainsi la ligne des 1800 USD. L'argent de son côté a cédé du terrain à 26 USD. Toujours dans le registre des métaux, la semaine a été relativement calme sur le compartiment des « hard commodities », dont les prix n'ont que peu fluctué à l'exception de l'aluminium qui a perdu près de 4% pour se négocier à 2435 USD.

Concernant les matières premières agricoles, la pression haussière s'est complètement dissipée sur le maïs, qui a perdu près de 10% en cinq séances. Ce n'est pas beaucoup mieux du côté du blé et du soja, qui ont cédé respectivement 7% et 4.8%.


Evolution de l'or et de l'argent depuis le début de l'année

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Marchés actions

LOGITECH INTERNATIONAL S.A. (LOGN)

Le leader vaudois des accessoires bureautiques haut de gamme fait son entrée dans l'indice de référence suisse SMI. C'est le premier fabricant mondial de montres, The Swatch Group, qui laisse sa place lors de ce mercato. Richemont devient la seule représentante du secteur horloger parmi les vingt valeurs de la sélection.

Sur l'année 2020, l'action Logitech s'est adjugée 87%, là où l'indice suisse étendu, le SMIM, en perdait sept. La société spécialiste des périphériques informatiques a bénéficié des conséquences des restrictions sanitaires dont le télétravail et l'engouement pour les jeux vidéo. Une tendance qui ne s'est pas arrêtée en 2021. Le titre prend 34% depuis le premier Janvier.

Logitech présente d'excellents fondamentaux : des revenus et des marges en forte progression, depuis au moins 4 ans. Ainsi qu'un free cash flow toujours positif sur la même période. Les fortes liquidités dégagées par la société récemment, lui permettent de procéder à des acquisitions régulières depuis le début de l'année. La société entend aussi faire profiter de ce cash aux actionnaires avec une augmentation du dividende et des programmes de rachat d'actions. L'action se négocie actuellement sur un PER de 30.


Parcours de Logitech sur un an glissant

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Marché obligataire

Les rendements obligataires ont poursuivi leur décrue, sur fond de montée en puissance du variant delta du coronavirus, qui a réveillé les craintes d'une croissance mondiale moins vigoureuse que prévu. Les T-Bonds américains affichent un taux de 1,34% sur 10 ans et de 0,20% sur 2 ans. La réaction est un peu moins marquée en Europe, où la dette des pays les plus stricts en matière budgétaire reste solidement ancrée en territoire négatif, de -0,19% aux Pays-Bas à -0,36% pour la Confédération Helvétique. Le Bund allemand atteint quant à lui -0,31%. L'OAT française se rapproche de zéro à 0,04%. "Les nouvelles inquiétudes concernant l'économie renforcent la confiance dans le fait que les banques centrales s'éloigneront lentement de leur politique d'inflation ultra-expansionnistes", souligne un spécialiste du secteur.
Marché des changes

Malmené ces dernières semaines, l'euro a l'air d'avoir touché un point bas contre dollar, juste sous le seuil de 1,18 USD. La monnaie unique est revenue autour de 1,186 USD en fin de semaine, tout en restant éloignée de ses meilleurs niveaux de l'année. Le retour des pentes de contamination ascendantes dans certains pays a pesé sur la confiance. Pendant ce temps, la monnaie chinoise n'a que peu réagi à une annonce surprenante des autorités chinoises, qui ont évoqué l'éventualité d'un nouveau train de mesures monétaires de soutien. Le yuan a à peine cillé face au dollar à 6,4789 CNY. Les monnaies refuge ont frémi jeudi quand les marchés boursiers ont décroché, notamment le franc suisse (remonté à 1 USD pour 0,91557 CHF) et le yen (1 USD pour 110,15 JPY), mais sans créer de mouvement durable.
Statistiques économiques

Beaucoup de chiffres étaient au programme en zone euro et aux Etats-Unis cette semaine. L'indice PMI des services américains en deçà les attentes, à respectivement 60,1, en baisse de 3,9 points (contre 63.40 attendu initialement). l'ISM des services américains de juin 60.1 au lieu de 63.4 attendu et l'indice PMI Caixin chinois des services de juin a nettement baissé (50,3 points contre 55,1 points en mai).

Les inscriptions hebdomadaires au chômage américaines ressortent à 373k, largement supérieure aux chiffres prévus de 345k. De l'autre côté de la manche, le PIB du Royaume-Uni a progressé de 0,8 % en mai, contre 1,5 % attendus. Pour terminer la semaine, la production industrielle allemande était plus faible que prévu à 0.3% en baisse de 0.2% (contre 0.5 prévu initialement), la Chine a fait état d'une inflation un peu plus faible que prévu en juin (1,1% vs 1,2% attendu) et les Stocks de pétrole américains ont été plus faible que prévu car ils sont sortis à -6.9M ce vendredi de -2.9M de barils (contre -0.5M prévu initialement).
Plus de peur que de mal

Avant le départ en vacances, les investisseurs souhaitant protéger leur portefeuille se demandent bien comment arbitrer leurs positions et mettre de côté des plus-values pour passer l'été tranquille. Le marché s'inquiète en effet d'un resserrement plus rapide que prévu de l'intervention des banques centrales (notamment la FED) dans leur politique monétaire de rachat d'actifs. L'expansion rapide à l'échelle mondiale des différents variants du Covid-19 (Delta en tête) n'arrange pas les choses. Il faudra attendre mardi pour voir les premiers chiffres sur l'indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis et mercredi pour les prix à la production (PPI). Les banques centrales ne se préoccupent plus de voir le niveau d'inflation au-dessus de 2%. La preuve en est, la BCE vise une inflation à 2% à moyen terme contre ?proche de 2%? auparavant. Une différence sémantique qui pourrait avoir son importance dans la souplesse de sa politique. Cependant, tous ces évènements n'ont pas l'air de surprendre le marché qui achète tous les replis sans broncher. Pour l'instant, plus de peur que de mal.