Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers appréciaient vendredi l'annonce d'un assouplissement de plusieurs mesures contre le Covid-19 en Chine, tout en continuant de savourer le ralentissement plus fort que prévu de l'inflation américaine.

Dans le sillage des marchés occidentaux qui avaient nettement salué jeudi le tassement de la hausse des prix aux Etats-Unis, les places asiatiques ont connu une séance enthousiaste vendredi: Hong Kong a bondi de 7,7%, Tokyo de 2,98%.

Elles ont aussi été dynamisées par l'annonce d'un assouplissement de certaines mesures contre le Covid-19 en Chine, notamment une réduction de la quarantaine à l'arrivée dans le pays, qui passe de dix à huit jours.

Les marchés européens tentaient de garder leur élan suscité par le ralentissement de l'inflation aux Etats-Unis, qui fait naître l'espoir que la Réserve fédérale américaine freinera la cadence de ses prochaines hausses de taux.

Vers 12H00 GMT, Paris gagnait 0,33%, Francfort 0,55% et Milan 0,60%. Londres reculait pour sa part de 0,46%, alors que le PIB britannique s'est contracté de 0,2% au troisième trimestre. En Suisse, le SMI montait de 0,22%.

Wall Street était attendue dans le vert, au lendemain d'une séance euphorique. Les contrats à terme esquissaient une hausse comprise entre 0,44% et 0,55% avant l'ouverture.

L'annonce jeudi d'un ralentissement plus fort que prévu de l'inflation aux Etats-Unis en octobre a déclenché une frénésie d'ordres d'achats d'actions, un effondrement des rendements des emprunts d'Etat et un reflux du dollar.

"Peut-être qu'il y a de la lumière au bout du tunnel de l'inflation?", s'interroge Neil Wilson, analyste de markets.com.

Avec une hausse des prix qui décélère et une économie qui ralentit, les investisseurs estiment que la banque centrale américaine pourrait lever le pied dans son cycle de resserrement monétaire.

Sur le marché de la dette souveraine, les rendements se retendaient vendredi après s'être effondrés la veille.

Les investisseurs regarderont dans l'après-midi l'indicateur mesurant la confiance des consommateurs américains pour novembre (Université du Michigan).

Luxe, minier et aérien aidés par la Chine

Les nouvelles d'une simplification des arrivées internationales en Chine portaient en hausse les valeurs de l'industrie du luxe, qui appréciaient également la force des ventes semestrielles du géant suisse Richemont (+9,15%), propriétaire la maison de joaillerie Cartier.

Ainsi Prada (+9%), Moncler et Swatch (+3%) ainsi que Salvatore Ferragamo (+5%) étaient tirés à la hausse, tandis que LVMH montait de plus de 2% vers 11H55 GMT.

Dans l'aérien, Air France-KLM prenait 4,78%, Easyjet (+3,33%) et Lufthansa (+2,07%).

Dans les ressources de base, ArcelorMittal avançait de 2,58% à Paris, Rio Tinto et BHP Group progressaient de plus de 4% à Londres.

Des données volées à Thales publiées sur le darkweb

Des données relatives à Thales, dont le groupe LockBit 3.0 avait revendiqué un vol de données, ont été mises en ligne jeudi sur le darkweb, a-t-on appris vendredi auprès du groupe de défense et de technologies, pour qui il n'y a "pas d'impact sur ses activités", ce qui n'a pas convaincu les investisseurs. L'action chutait de 6,35% à Paris, en bas de l'indice CAC 40.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar baissait à nouveau au lendemain de sa pire séance depuis sept ans, plombé par l'affaiblissement de l'inflation sur un an aux Etats-Unis, tandis que la livre souffrait face à l'euro d'une contraction du PIB britannique.

Vers 11H30 GMT, le Dollar index, qui compare le billet vert à un panier d'autres grandes devises, cédait 0,89% à 107,23 points. Sur deux séances, il dégringole d'environ 2,95%.

L'euro prenait pour sa part 0,68% à 1,0283 dollar.

La livre britannique montait de 0,30% à 1,1751 dollar, mais se repliait face à l'euro de 0,44% à 87,52 pence.

Le bitcoin refluait de 2,54% à 17.355 dollars. Les investisseurs surveillaient les éventuelles implications des déboires du secteur des cryptomonnaies qui a tangué après que la plus grande plateforme d'échanges, Binance, a renoncé à racheter sa concurrente FTX en mal de liquidités et qu'elle devait renflouer.

Les cours du pétrole étaient soutenus par les assouplissements des restrictions anti-Covid chinoises.

Vers 11H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier 2023 gagnait 3,07% à 96,55 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en décembre s'appréciait de 3,46% à 89,46 dollars.

afp/al