PARIS, 7 février (Reuters) - La France réaffirme son soutien à la Cour pénale internationale (CPI) et va mobiliser ses partenaires pour que la juridiction onusienne puisse poursuivre sa mission de manière indépendante et impartiale, a déclaré vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères
Le président américain Donald Trump a signé jeudi un décret ordonnant l'imposition de sanctions financières et interdictions de visa aux employés de la CPI qui travaillent sur des enquêtes visant des ressortissants des Etats-Unis ou de pays alliés, comme Israël.
Ni les États-Unis, ni Israël, pas plus que la Russie ou la Chine, ne sont signataires du Statut de Rome qui a instauré en 1998 la CPI, juridiction permanente à compétence universelle dont la mission est de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l'humanité, de crime d'agression et de crime de guerre.
La CPI a émis ces dernières années des mandats d'arrêt internationaux contre le président russe Vladimir Poutine pour sa guerre d'agression en Ukraine, et contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, accusés de crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans la bande de Gaza.
Washington avait déjà imposé des sanctions à la CPI lors du premier mandat de Donald Trump, visant notamment sa procureure générale de l'époque, Fatou Bensouda, qui enquêtait sur des crimes de guerre présumés commis par l'armée américaine en Afghanistan.
La CPI a dénoncé vendredi les nouvelles sanctions imposées par Donald Trump et prévenu que ces mesures de rétorsion risquaient de nuire à son action.
A l'instar de l'Union européenne et d'autres pays, la France se dit déterminée à permettre à la juridiction de poursuivre son travail de lutte contre l'impunité dont bénéficient souvent les dirigeants politiques.
"En lien avec nos partenaires européens et les autres États partie au Statut de Rome, nous nous mobiliserons pour que la Cour soit toujours en mesure de continuer à remplir sa mission de manière indépendante et impartiale", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, proche de Donald Trump, a au contraire exprimé sa volonté de retirer son pays du Statut de Rome.
(Reportage de John Irish, rédigé par Tangi Salaün, édité par)