CAIRE/TEL AVIV (Reuters) - Les frappes aériennes israéliennes ont fait au moins 50 morts mardi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, alors qu'Israël poursuit son oeuvre de destruction en ignorant les appels de la communauté internationale en faveur d'un cessez-le-feu et d'une reprise de l'aide humanitaire suffisante.
L'aviation israélienne a notamment bombardé deux maisons dans lesquelles 18 personnes ont été tuées, dont des femmes et des enfants, ainsi qu'une école hébergeant des déplacés, selon des médecins.
Les bombardements ont visé aussi bien Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, que les zones autrefois densément construites du nord de l'enclave, comme Deïr al Balah et le camp de réfugiés de Djabalia.
L'armée israélienne, qui a appelé lundi les habitants de Khan Younès à quitter la ville en direction de la zone côtière en prévision d'une "attaque sans précédent", n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat.
Plus de 500 Palestiniens sont morts à Gaza au cours des huit derniers jours, alors qu'Israël affiche son intention de prendre le contrôle militaire de l'ensemble du territoire.
Sous pression internationale, l'armée israélienne a autorisé l'entrée de cinq camions d'aide humanitaire lundi, après plus de deux mois de blocus total.
C'est 100 fois moins que le nombre de camions dont les 2,3 millions de Gazaouis auraient besoin chaque jour pour survivre, selon les agences des Nations unies.
Dans ce contexte, les dirigeants de la Grande-Bretagne, de la France et du Canada ont menacé lundi Israël d'"actions concrètes" si le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne met pas fin à ses opérations militaires et ne lève pas ses restrictions sur l'aide.
Finalement, une centaine de camions vont être autorisés à entrer dans l'enclave mardi, a déclaré un responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Paris a par ailleurs appelé la Commission européenne à examiner si Israël respecte ou non son accord d'association avec l'Union européenne (UE), a déclaré le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, mardi.
Ces critiques ont pour le moment laissé de marbre Benjamin Netanyahu, qui a déclaré que son pays était engagé dans une "guerre de la civilisation contre la barbarie" et a promis de continuer la guerre "jusqu'à la victoire totale".
(Nidal Al-Mughrabi au Caire et Alexander Cornwell à Tel Aviv ; version française Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)
par Nidal al-Mughrabi