Le chef du service de renseignement intérieur israélien a annoncé lundi sa démission, précisant qu'il quitterait ses fonctions le 15 juin, soit six semaines après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a tenté de le limoger.

« Après 35 ans de service, afin de permettre un processus ordonné de nomination d'un successeur permanent et une transmission professionnelle, je mettrai fin à mon rôle le 15 juin 2025 », a déclaré le chef du Shin Bet, Ronen Bar, dans une déclaration publiée par le service de sécurité.

Le Shin Bet, chargé des enquêtes antiterroristes, se trouve au cœur d'une bataille politique grandissante opposant le gouvernement de coalition de droite de Netanyahu à une multitude de critiques, allant de membres de l'appareil sécuritaire à des familles d'otages retenus à Gaza.

Le 16 mars, Netanyahu avait affirmé avoir perdu confiance en Bar depuis longtemps, soulignant que la confiance envers le chef du service de sécurité intérieure, responsable notamment de la lutte antiterroriste et de la protection des responsables gouvernementaux, était particulièrement cruciale en temps de guerre.

La décision du Premier ministre israélien de limoger Bar en mars avait déclenché des manifestations à l'échelle nationale, les critiques accusant le gouvernement de saper les institutions clés de l'État et de mettre en danger les fondements de la démocratie israélienne.

La Cour suprême avait ensuite temporairement gelé la tentative du gouvernement de démettre Bar de ses fonctions. Ce dernier affirmait que Netanyahu cherchait à le renvoyer après qu'il eut refusé de satisfaire des demandes telles qu'espionner des manifestants israéliens et perturber le procès pour corruption du Premier ministre.

En réponse à ces accusations, Netanyahu avait accusé Bar de mensonge.

Cette controverse s'inscrit dans plus de deux ans d'hostilité entre les partisans de Netanyahu et certains éléments de l'appareil sécuritaire et de défense, hostilité exacerbée par les reproches liés aux failles ayant permis l'attaque du 7 octobre 2023 par le Hamas, la pire catastrophe sécuritaire de l'histoire d'Israël et déclencheur de la guerre à Gaza.

Bar, qui avait été l'un des principaux négociateurs israéliens lors des discussions sur le cessez-le-feu et la libération des otages, avait déjà laissé entendre qu'il démissionnerait avant la fin prévue de son mandat dans environ 18 mois, acceptant la responsabilité de l'échec du Shin Bet à prévenir l'attaque.