Buenos Aires (awp/afp) - L'inflation du mois de mars en Argentine s'est établie à 3,7%, selon les chiffres officiels, en regain sensible par rapport aux six mois précédents, au moment où le gouvernement de l'ultralibéral Javier Milei est dans l'attente d'un nouveau prêt du FMI pour refinancer sa dette.

L'indice de mars, publié vendredi par l'Institut de la Statistique (Indec), marque un sursaut par rapport à février (2,4%), ou janvier (2,2%), et pour la première fois depuis septembre repasse au-dessus de la barre des 3%.

Ce rebond ne dément pas toutefois une tendance lourde à la décélération de l'inflation depuis plus d'un an. En interannuel, elle s'établit fin mars à 55,9% sur douze mois, contre 211% à fin 2023, au début de la présidence Milei et des premières mesures choc d'austérité, forte dévaluation en tête.

Sur les trois premiers mois de 2025, l'inflation cumulée (intégrant les corrections lissées), atteint 8,6% .

Le regain des prix en mars est surtout alimenté par le secteur de l'éducation (+21,6%), un phénomène en partie saisonnier, ce mois étant celui de la rentrée des classes. Les aliments (+5,9%) ont aussi augmenté nettement.

L'Argentine, 3e économie d'Amérique latine, à l'endettement chronique et à la position financière précaire du fait de maigres réserves de change, est dans l'attente de la validation, pressentie imminente, d'un prêt de 20 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI).

Mardi, le Fonds a annoncé être parvenu à un accord "technique" préliminaire avec l'Argentine pour ce nouveau programme de prêt sur quatre ans, aboutissement de négociations entamées en novembre.

Les détails et surtout les conditions de ce programme, venant après un prêt massif en 2018, puis un accord de refinancement en 2022, sont encore inconnues. Il doit recevoir la validation formelle du conseil d'administration du FMI, dont une réunion à ce propos devait intervenir "dans les prochains jours", indiquait l'institution mardi.

La presse argentine spéculait vendredi sur le fait que la validation de l'accord pourrait intervenir avant le week-end.

Cette injection d'argent frais est considérée comme cruciale par le gouvernement pour reconstituer les réserves de change de la Banque centrale, pour sa stabilité monétaire, et "exterminer l'inflation" durablement, selon les mots de Milei.

Et in fine, pour relancer l'économie, à ce jour la pièce manquante dans la stratégie Milei, après une année 2024 en récession (-1,8%) essentiellement le contrecoup de l'austérité budgétaire drastique, à fort coût social, de sa première année de présidence.

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