New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait en hausse vendredi, portée par l'espoir d'un accord sur le plafond de la dette même si de nouveaux chiffres d'inflation montrent une hausse des prix toujours tenace.

L'indice Dow Jones gagnait 0,67%, le Nasdaq, à dominante technologique, avançait de 0,94% tandis que le S&P 500 progressait de 0,65% vers 14h00 GMT.

L'inflation aux Etats-Unis a créé la surprise en accélérant plus fortement que prévu en avril, selon la mesure préférée de la Fed pour mesurer la hausse des prix.

L'indice PCE augmenté de 4,4% sur un an contre 4,2% le mois précédent. Plus inquiétant, l'indice sous-jacent, en ôtant les secteurs volatils comme l'alimentation et l'énergie, a accéléré à 4,7%.

L'inflation annuelle est donc plus de deux fois plus forte que l'objectif que se fixe la banque centrale.

Ces forts chiffres d'inflation atténuaient la possibilité d'une pause durable dans les hausses de taux d'intérêt, comme l'escomptaient les marchés.

"L'inflation est un peu plus soutenue que prévue en avril et suggère que la Fed a encore du pain sur la planche", a indiqué Paul Aswhorth, de Capital Economics.

L'économiste juge toutefois qu'"avec l'impasse sur le plafond de la dette, il est probable que la Fed reste sur la touche en juin", lors de sa prochaine réunion le 14, "mais certains responsables envisagent une nouvelle hausse en juillet".

Par ailleurs, les dépenses des ménages américains ont fortement augmenté (+0,8% en avril), en partie le reflet de la hausse des prix, tandis que leurs revenus ont aussi progressé (+0,4%).

L'allant de la consommation était une bonne nouvelle pour les marchés, éloignant le spectre d'une récession. Mais pour Chris Low de FHN Financial, "les chances d'une hausse des taux d'intérêt dès juin repartent à la hausse".

Les investisseurs avaient surtout les yeux tournés vers les discussions sur le plafond de la dette qui semblent avancer dans la bonne direction entre la Maison Blanche et les leaders du Congrès, même si un vote d'approbation ensuite sera difficile à obtenir de la part des élus républicains.

Les discussions entre la Maison Blanche et l'opposition républicaine sont "productives", a assuré jeudi la porte-parole de l'exécutif, Karine Jean-Pierre, éloignant la perspective d'un défaut de paiement des Etats-Unis.

"On parle ce matin d'un éventuel accord qui bloquerait une hausse des dépenses fédérales pour deux ans, sauf dans le secteur de la défense", a indiqué Patrick O'Hare de Briefing.com. "Dans le même temps, on suggère que certains membres de la Chambre des représentants, venant des deux partis, ne sont pas d'accord avec ces principes", a ajouté l'analyste.

Après la parution des chiffres d'inflation, les rendements obligataires sont repartis légèrement à la hausse. Sur les bons à deux ans, les plus sensibles à la hausse des taux de la Fed, ils grimpaient à 4,58% contre 4,53% la veille.

A la cote, le fabricant de puces Marvell Technology gagnait plus de 24% après des commentaires positifs sur l'élan porteur de l'intelligence artificielle. Nvidia, un des leaders du secteur, dans les processeurs consacrés à l'IA, avait porté le Nasdaq la veille en gagnant plus de 24% grâce à des projections ambitieuses pour le 2e trimestre.

La marque de prêt-à-porter en difficulté Gap bondissait de plus de 11% à 8,25 dollars après un bénéfice surprise au premier trimestre au prix de fortes économies de structure.

Les banques régionales repartaient à la baisse, comme si les perspectives d'une reprise des hausses de taux de la Fed pouvaient susciter de nouvelles difficultés pour ces établissements. PacWest perdait 4,63%, Zions lâchait presque 2%.

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