Zurich (awp) - Philippe Amon, propriétaire de Sicpa, serait dans le viseur du Ministère public de la Confédération (MPC). Le parquet a élargi l'enquête pour corruption lancée en 2015 à l'encontre du spécialiste vaudois des encres de sécurité au directeur général de l'entreprise, rapporte lundi Gotham City, citant un porte-parole du MPC.

Philippe Amon est accusé de "corruption d'agents publics étrangers", selon le site d'information judiciaire qui souligne que la présomption d'innocence demeure. Contactée par Gotham City, la société basée à Prilly a refusé de commenter une "procédure suisse suivant son cours".

L'enquête du Ministère public porte sur le paiement présumé de pots-de-vin dans différents pays "dont le Brésil et la Colombie", précise le portail d'information, rappelant que Sicpa est soupçonnée d'avoir commis des actes de corruption dans 14 pays en tout et pour tout.

L'enquête lancée par le parquet vise Sicpa, son propriétaire et patron ainsi qu'un ancien salarié. Les charges contre un deuxième employé ont été abandonnées en septembre 2020, détaille l'article.

Ce rebondissement judiciaire coïncide avec la signature par Sicpa au Brésil d'un "accord de clémence" impliquant le versement d'un montant total de 762,7 millions de reais (135,5 millions de francs suisses) en amendes et remboursements, selon un communiqué publié la semaine dernière par l'entreprise vaudoise. Le paiement sera étalé sur une période de 20 ans.

L'accord, passé avec le contrôleur général fédéral et le procureur général fédéral du Brésil, vient sanctionner les irrégularités constatées dans les contrats pour des services liés au système de contrôle de production de boissons (Sicobe). La firme prillérane reconnait sa "responsabilité" dans cette affaire.

Ces contrats - devisés à quelque 2 milliards de francs suisses selon Gotham City - n'ont cependant pas été reconnus comme frauduleux, assure Sicpa dans son communiqué. L'entreprise souligne qu'"aucune implication, connaissance ou intention de Sicpa concernant ces paiements effectués au Brésil n'a été établie".

Le spécialiste vaudois des encres de sécurité affirme coopérer avec les autorités et s'est engagé à renforcer son dispositif de conformité légale.

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