par Sinéad Carew

L'indice Dow Jones a cédé 1.031,61 points (3,56%) à 27.960,80. Il affiche désormais une performance négative depuis le début de l'année.

Le S&P-500, plus large et principale référence des investisseurs, a perdu 111,85 points, soit 3,35%, à 3.225,90.

Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a reculé de son côté de 355,310 points (3,71%) à 9.221,280 points.

Pour le Dow et le S&P-500, il s'agit de la plus forte baisse en pourcentage sur une séance depuis février 2018.

Alors que la crise sanitaire provoquée par le nouveau coronavirus donne des signes de stabilisation en Chine, la situation a en revanche paru soudainement s'aggraver ailleurs depuis vendredi, avec en particulier une flambée de contaminations en Italie, en Iran ou en Corée du Sud et de premiers cas dans plusieurs pays du Moyen-Orient.

Si les investisseurs affichaient jusqu'à présent une certaine sérénité face à l'évolution de l'épidémie et à son impact sur l'économie mondiale, les derniers développements ont nourri une aversion au risque et un vaste mouvement de repli vers les valeurs refuges comme l'or ou les emprunts du Trésor américain. L'inversion de la courbe entre les rendements à trois mois et 10 ans des Treasuries s'est accentuée, signe avant-coureur habituel d'une récession économique.

"Il y avait une inquiétude latente qui était présente mais à l'évidence, au cours du week-end, ça s'est tout simplement aggravé", a dit Stacey Gilbert, gérante de portefeuilles de dérivés chez Glenmede Investment Management.

L'indice de volatilité du CBOE, surnommé l'"indice de la peur" à Wall Street, a bondi de près de 50%, au plus haut depuis janvier 2019.

Tous les secteurs ont fini dans le rouge, notamment l'énergie, avec la chute de près de 4% des cours du pétrole, et les valeurs technologiques, particulièrement exposées à la Chine.

Apple a abandonné 4,75% alors que les ventes de smartphones en Chine ont baissé de plus d'un tiers en janvier.

En plus des coûts potentiels liées à l'épidémie de Covid-19, les assureurs santé ont aussi souffert lundi de la victoire de Bernie Sanders dans les caucus du Nevada, qui ont permis à ce partisan d'un régime universel de couverture maladie de conforter son statut de favori dans la course à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis.

United Health a glissé de 7,84%, plus forte baisse du Dow Jones, tandis que Centene a lâché près de 10%.

(version française Bertrand Boucey)

par Sinéad Carew