La Bourse de New York a fini en baisse jeudi dans un marché toujours déprimé par de sombres indicateurs macroéconomiques et où les résultats mitigés des entreprises ont conduit certains investisseurs à opter pour des prises de bénéfice au terme d'un mois record cependant pour les indices vedettes de Wall Street.

L'indice Dow Jones a cédé 288,14 points, soit 1,17%, à 24.345,72.

Le S&P-500, plus large, a pris/perdu 27,08 points, soit -0,92%, à 2.912,43. Le Nasdaq Composite a avancé/reculé de son côté de 25,16 points (-0,28%) à 8.889,55 points.

Mais sur la totalité du mois d'avril, les trois indices vedettes de Wall Street finissent sur des gains historiques. En un mois, le S&P a pris 12,68% et le Dow Jones 11,08%, soit un rebond sans précédent en pourcentage depuis janvier 1987.

Le Nasdaq progresse lui sur le mois de 15,45%. Il faut remonter au mois de juin 2000 pour retrouver trace d'une telle progression mensuelle en pourcentage.

"Nous avons eu une série exceptionnelle mais nous avons eu aussi les pires données économiques depuis la Grande Dépression, souligne Paul Nolte, gérant de porte-feuille chez Kingsview Asset Management à Chicago. "Les entreprises et les bénéfices pourraient bien ne pas rebondir aussi vite que la reprise en V de Wall Street ne pourrait l'induire", ajoute-t-il.

"Wall Street apprécie tous les programmes que le gouvernement et la Fed mettent en oeuvre", poursuit-il en évoquant la décision de la Réserve fédérale d'étendre la portée de son dispositif de prêts à davantage de petites et moyennes entreprises en situation d'urgence économique en raison de la pandémie de coronavirus.

"Alors Wall Street (ndlr, la finance) se porte bien, mais pour Main Street (ndlr, l'économie dite réelle), le processus va être plus long."

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont moins reculé que prévu aux Etats-Unis, à environ 3,84 millions, portant à plus de 30 millions le nombre total d'Américains ayant perdu leur emploi en six semaines, soit près de 19% de la population active.

Les dépenses des consommateurs américains accusent par ailleurs une chute sans précédent de 7,5% en mars, quand le consensus tablait sur une contraction de 5%.

Parmi les valeurs, American Airlines qui a fait état de sa première perte trimestrielle depuis 2013 et averti que sa consommation de trésorerie atteindrait 70 millions de dollars par jour au deuxième trimestre clôture en baisse de 4,9%.

En hausse, Facebook affiche pour sa part une progression de 5,2% grâce à des ventes supérieures aux attentes de Wall Street.

(Stephen Culp; version française Laetitia Volga et Henri-Pierre André)