L'indice Dow Jones a perdu 217,23 points, soit 1,21%, à 17.711,12. Le S&P-500, plus large et principale référence des investisseurs, a cédé 19,93 points (-0,96%) à 2.064,46 après avoir connu mardi sa meilleure séance depuis deux mois. Le Nasdaq Composite a reculé de 49,19 points (-1,02%) à 4.760,69.

Hormis les "utilities" (+0,24%), tous les indices sectoriels du S&P-500 ont terminé dans le rouge, y compris l'énergie (-0,13%), malgré la forte hausse des cours du pétrole, de plus de 3% pour le brut léger américain.

Le recul le plus marqué a été subi par le secteur des biens de consommation discrétionnaire (-1,98%), meilleur indice sectoriel du S&P-500 en 2015, emporté mercredi par des résultats d'entreprise qui ont alarmé les investisseurs quant aux perspectives des grands distributeurs américains, confrontés à la concurrence d'Amazon sur internet et aux changements d'habitudes des consommateurs.

Macy's a été le déclencheur de ce mouvement de défiance en annonçant une contraction plus forte que prévu de ses ventes trimestrielles et en réduisant ses prévisions de résultats annuels, ce qui a fait plonger son titre de 15,17% à 31,38 dollars, le ramenant à son niveau de décembre 2011.

La chaîne de grands magasins a entraîné dans son sillage d'autres grands distributeurs tels le numéro un mondial du secteur, Wal-Mart, qui a perdu 2,75% à 66,41 dollars, ou encore Target, Kohl's et Nordstrom, qui ont tous abandonné plus de 5%.

AMAZON CONTRE LA TENDANCE

Globalement, l'indice plus large de la distribution a cédé 1,9%. Parmi les valeurs qui le composent, Amazon a nargué toutes les autres en amplifiant sa hausse de la veille, avec un gain de 1,45% à 713,23 dollars, à la suite d'un relèvement d'objectif de cours par Bernstein, qui voit le titre du géant du commerce en ligne grimper jusqu'à 1.000 dollars.

"On les entend les uns après les autres pendant la saison des résultats évoquer leurs difficultés, ils réduisent les coûts, ils ferment des magasins", dit Quincy Krosby, chargé de la stratégie de marché chez Prudential Financial à Newark, dans le New Jersey. "Le fait est qu'il y a des interrogations quant aux dépenses de consommation et que les valorisations globalement dans le secteur de la consommation discrétionnaire étaient élevées."

Le désenchantement des investisseurs à l'égard du secteur a été renforcé par l'abandon du projet de fusion entre les deux géants américains des fournitures de bureau Staples et Office Depot, en butte à l'opposition des autorités de la concurrence.

Staples s'est effondré de 18,34% à 8,46 dollars, plus forte chute du S&P-500, tandis qu'Office Depot a plongé de 40,39% à 3,63 dollars.

Walt Disney a apporté sa contribution à la morosité ambiante avec des résultats trimestriels inférieurs aux attentes pour la première fois en deux ans. Le titre a perdu 4,04% à 102,29 dollars, la plus forte chute du Dow et le principal contributeur à la baisse de cet indice.

Contre la tendance, Electronic Arts a bondi de 13,70% à 73,38 dollars, de loin la plus forte hausse du S&P-500, avec un chiffre d'affaires et un bénéfice trimestriels supérieurs aux attentes, portés par le succès du jeu "Star Wars Battlefront"

Le dollar a subi des prises de bénéfice après six jours consécutifs de hausse. Il s'est replié de 0,5% face à un panier de devises de référence et de 0,45% face à l'euro, à 1,1419 dollar.

Sur le marché obligataire, le prix des bons du Trésor a continué de grimper après une adjudication de 23 milliards de dollars, le rendement à 10 ans reculant à 1,73%.

(Avec Caroline Valetkevitch et Lewis Krauskopf; Bertrand Boucey pour le service français)

par Noel Randewich