Paris (awp/afp) - Les Bourses américaines rebondissent jeudi, au lendemain d'un plongeon provoqué par des déclarations prudentes du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur ses futures baisses de taux, tandis que l'Europe continue d'encaisser le choc.
Dans les premiers échanges à Wall Street, vers 14H50 GMT, le S&P 500 gagnait 0,76%, le Nasdaq 0,72% et le Dow Jones 0,74%.
En Europe, Paris reculait de 1,26%, Londres de 1,24% et Francfort de 1,17%. Milan perdait 1,57%. A Zurich, le SMI cédait 2,06%.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a effectué mercredi une baisse de 0,25 point de ses principaux taux, les ramenant dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, en ligne avec les attentes des marchés.
Mais les perspectives prudentes données par la très puissante institution monétaire ont déplu aux investisseurs.
Les trois indices de Wall Street ont lâché mercredi entre 2 et 3% mercredi après ces annonces.
La Fed "se rapproche fortement" de la fin de son cycle de baisse, a déclaré son président Jerome Powell, assurant que le Comité de politique monétaire de l'institution (FOMC), se montrera "plus prudent, concernant d'éventuelles futures baisses de taux".
Les raisons: un "récent ralentissement des progrès sur l'inflation et de l'incertitude accrue liée aux politiques budgétaires et commerciales sous la nouvelle administration" Trump, qui s'installera à la Maison Blanche le 20 janvier, explique Tiffany Wilding, économiste chez PIMCO.
La Réserve fédérale prévoit désormais une inflation PCE à 2,5% sur un an à la fin de 2025 et un retour à 2%, son objectif de long terme, pour fin 2026 seulement.
D'autant que la croissance reste solide aux États-Unis, et n'a pas besoin d'être soutenue par des baisses de taux. La croissance du PIB américain au troisième trimestre a été révisée à la hausse, à 3,1%, au lieu de 2,8%, selon des chiffres officiels publiés jeudi.
La plupart des investisseurs "ne s'attendent plus qu'à deux baisses de taux au maximum en 2025", d'un quart de point chacune, selon Andreas Lipkow, analyste indépendant.
Dans ce contexte, le taux de rendement de l'emprunt obligataire américain à 10 ans grimpait à 4,55% vers 14H40 GMT, contre 4,51% la veille en clôture.
Les obligations américaines emportaient avec elles les européennes. A 14H40 GMT, le taux français à 10 ans était à 3,11% contre 3,05% la veille, l'allemand à 2,31% contre 2,24% et le britannique à 4,59% contre 4,56%.
Côté changes, le dollar reculait de 0,46% par rapport à la monnaie européenne, à 1,0401 euros pour un dollar.
Jeudi, deux banques centrales ont aussi fait connaître leur décision de politique monétaire.
Devant faire face à une inflation tenace, la Banque d'Angleterre a gardé son taux directeur à 4,75%, sans s'engager sur d'éventuelles baisses à venir. En conséquence, la livre montait de 0,11% par rapport au billet vert, s'échangeant à une unité pour 0,7944 dollar vers 14H40 GMT.
Le taux de la Banque du Japon a également été maintenu à 0,25%. Dans le sillage de cette décision, la devise japonaise perdait 1,50% face au dollar et s'échangeait à 157,51 yens pour un dollar vers 14H40 GMT.
Le pétrole en hausse ___
Les cours du pétrole sont en hausse. Le prix du baril de WTI prenait 0,91% à 71,22 dollars vers 14H40 GMT, et celui de Brent de la mer du Nord de 0,55% à 73,80 dollars.
Le bitcoin valait 102.505 dollars, en hausse de 1,54%.
Telecom Italia recule ___
Le groupe Telecom Italia reculait de 6,54% vers 14H40 GMT à Milan, après que le ministère italien des Finances a soumis jeudi une offre pour le rachat de 100% de Sparkle, sa filiale spécialisée dans les câbles sous-marins, valorisant la société à 700 millions d'euros.
Serco relève ses objectifs ___
Le groupe de services britannique Serco, qui gère pour le compte d'États et d'institutions internationales des prestations dans le domaine de la défense et de la justice notamment, bondissait de plus de 8% à la Bourse de Londres après avoir relevé jeudi ses prévisions de trésorerie pour 2024 à 170 millions de livres, contre 150 millions précédemment.
Micron Technology déçoit ___
Après des chiffres trimestriels moins bons que les attentes des analystes, le groupe américain de semi-conducteurs Micron Technology perdait vers 14H40 GMT plus de 15% à Wall Street.
afp/rp