Washington (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont évolué en ordre dispersé vendredi, Wall Street profitant d'un rebond de dernière minute, sur fond d'inquiétudes commerciales qui continuent toutefois de peser sur les marchés.

En Europe, Paris a terminé en recul de 0,63%, Francfort 0,47% et Londres 0,63%. Milan a cédé 0,39%. A Zurich, le SMI a perdu 0,17%.

A Wall Street, le Dow Jones (+0,08%) et l'indice élargi S&P 500 (+0,08%) ont tous les deux terminé proche de l'équilibre, tandis que l'indice Nasdaq a gagné 0,52%.

Les hausses de taxes à l'importation imposées ou attendues au cours des prochaines semaines aux États-Unis inquiètent de plus en plus les marchés.

"Il y a assurément une certaine hésitation, car il y a encore beaucoup d'incertitudes", commente auprès de l'AFP Angelo Kourkafas, d'Edward Jones.

La date du 2 avril est dans tous les esprits: c'est à cette échéance que les droits de douane dits "réciproques" voulus par Donald Trump doivent être mis en place.

Les derniers commentaires de Donald Trump sur les droits de douane ont toutefois pris les marchés par surprise.

Concernant les surtaxes douanières, "je ne change rien, mais le mot flexibilité est un mot important (...) il y aura de la flexibilité, mais en principe, c'est réciproque", a déclaré le président américain vendredi devant des journalistes dans le Bureau ovale.

La veille, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avait annoncé lors d'un point-presse que les droits de douane dits "réciproques" seraient bien effectifs à compter du 2 avril.

"Cette politique commence à faire peur. On craint que cela ne provoque une stagflation aux États-Unis, soit un ralentissement économique cumulé à une hausse de l'inflation", explique à l'AFP Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.

"Il est difficile de savoir" quelle direction prendre, "étant donné que les informations changent constamment", estime M. Kourkafas.

Cette semaine, trois banques centrales - celles de Suisse, d'Angleterre et de Suède - ont mis l'accent sur l'incertitude que faisait peser la politique commerciale de Donald Trump sur leurs prévisions de croissance et d'inflation.

"Trois banques, trois décisions, mais une même ligne directrice: prudence et gestion du risque face à une économie sous tension", résume John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Autre point d'attention des marchés: le plan géant d'investissements du futur chancelier Friedrich Merz visant à réarmer et moderniser le pays, que le Parlement allemand a définitivement adopté vendredi.

Ces annonces d'afflux de capitaux ont ravi les marchés ces dernières semaines, mais l'entrain semble ralentir: "on attend désormais de voir ce qui va réellement être investi, que les annonces deviennent réalité", explique Guillaume Chaloin.

"De nombreux investisseurs considèrent aujourd'hui que la plupart des dépenses européennes à venir en matière d'infrastructures et de défense ont déjà été prises en compte" dans les cours, abonde Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Côté devise, vers 21H00 GMT, le billet vert gagnait 0,35% par rapport à l'euro, à 1,0816 dollar

Boeing recherché ___

Boeing a été recherché (+3,06% à New York) après que Donald Trump a annoncé vendredi la signature d'un contrat avec le groupe pour une nouvelle génération d'avions de combat furtifs, baptisée F-47.

Ce contrat est une aubaine pour Boeing, qui traverse une crise profonde depuis plusieurs années en raison notamment de problèmes de qualité de sa production et d'une grève de plus de cinquante jours qui a paralysé ses deux principales usines en 2024.

Le groupe de défense américain Lockheed Martin, en concurrence avec Boeing pour ce contrat, a quant à lui chuté de 5,79%.

Le pétrole progresse ___

Les cours du pétrole ont légèrement progressé vendredi, soutenus par les derniers commentaires de Donald Trump sur une possible "flexibilité" des droits de douane voulus par les Etats-Unis.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, a gagné 0,22% à 72,16 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation en tant que contrat de référence, a progressé de 0,31% à 68,28 dollars.

afp/rp