Washington (awp/afp) - Les marchés mondiaux ont digéré lundi la rétrogradation de la note de la dette des États-Unis par l'agence Moody's, Wall Street ne semblant toutefois pas s'en inquiéter.

Pour la toute première fois, l'agence de notation a retiré vendredi soir à la dette américaine sa note maximale de AAA et l'a abaissée à AA1, avec perspective stable.

Les agences Standard and Poor's Global Ratings et Fitch avaient déjà privé les États-Unis de leur note maximale, respectivement en 2011 et en 2023.

A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,32%, tandis que l'indice Nasdaq (+0,02%) et l'indice élargi S&P 500 (+0,09%) ont terminé proche de l'équilibre.

"Les investisseurs en ont eu assez du mantra +Vendez les actifs américains+ et ont choisi de se lancer dans l'achat d'actions dans la plupart des secteurs", résume dans une note Jose Torres, d'Interactive Brokers, et ce malgré la rétrogradation de la dette américaine.

L'abaissement de la note des Etats-Unis n'est pas surprenant, note auprès de l'AFP Subadra Rajappa, analyste à la Société Générale.

Ainsi, "la plupart des valeurs ont limité leurs pertes initiales, ce qui s'est traduit par un redressement des principaux indices", expliquent dans une note les analystes de Briefing.com.

Les investisseurs gardent toutefois un oeil sur la proposition de loi budgétaire examinée au Congrès américain.

Ce mégaprojet, cher à Donald Trump, doit notamment concrétiser la prolongation des crédits d'impôt accordés durant son premier mandat avant leur expiration.

Le programme budgétaire est "un peu plus large que prévu (...) et le déficit pourrait être plus élevé car les réductions des dépenses ne sont pas suffisantes", souligne Mme Rajappa.

Selon une commission indépendante du Congrès, une telle extension accompagnée d'autres mesures fiscales entraînerait une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l'État fédéral au cours de la prochaine décennie.

Sur le marché obligataire, vers 20H25 GMT, le taux d'intérêt des emprunts d'Etat américains à dix ans se détendait finalement, à 4,45%, contre 4,48% vendredi en clôture.

Le dollar a toutefois souffert de la perte du triple A américain. Vers 20H25 GMT, le billet vert reculait de 0,71% par rapport à l'euro, à 1,1243 dollar pour un euro.

En Europe, les indices ont terminé sans impulsion, dominés, eux aussi, par ces interrogations. Paris est resté immobile (-0,04%), Londres a grappillé 0,17% et Milan a cédé 1,20%. A Zurich, le SMI a gagné 0,18%.

Seul Francfort a surnagé, gagnant 0,70%, après avoir dépassé, avec 23.935,09 points, son précédent record en séance, atteint le 12 mai dernier.

"Les valeurs allemandes profitent de l'optimisme des marchés concernant l'arrivée du nouveau chancelier Friedrich Merz et de ses projets de dépenses budgétaires massives", selon M. Baradez.

Ryanair en hausse ___

La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a terminé en hausse de 4,77% à 23,48 euros, après avoir annoncé un bénéfice annuel en baisse de 16%, à 1,61 milliard d'euros, pour son exercice décalé achevé fin mars, après avoir dû baisser ses prix pour remplir ses avions.

Novavax s'envole ___

A Wall Street, le laboratoire Novavax a pris de la hauteur (+15,01% à 7,70 dollars) après que l'Agence américaine du médicament (FDA) a approuvé, avec un retard inhabituel, l'autorisation complète d'un vaccin contre le Covid-19, a annoncé lundi l'entreprise.

L'or en hausse ___

L'or grimpait de 0,84% à 3.230,61 dollars l'once vers 20H25 GMT, soutenu par les inquiétudes sur la dette américaine et par une demande accrue en Asie, notamment en Chine et en Inde, où les investisseurs cherchent à se prémunir contre les incertitudes.

Les prix du pétrole ont hésité lundi, naviguant à vue et réagissant tantôt à l'abaissement de la note de la dette américaine, aux pourparlers concernant la guerre en Ukraine, et aux négociations sur le nucléaire iranien.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord s'est octroyé 0,20% à 65,54 dollars et le baril de West Texas Intermediate a gagné 0,32% à 62,69 dollars.

afp/rp