Washington (awp/afp) - Le pétrole a chuté lundi après l'attaque limitée de l'Iran contre une base militaire des Etats-Unis au Qatar, tirant Wall Street dans le vert tandis que les places européennes, qui avaient clôturé plus tôt, étaient restées sereines.

Les prix des barils de WTI et de Brent, les deux références du marché pétrolier, sont tombés de plus de 7% pour revenir aux niveaux auxquels ils évoluaient avant les premières frappes israéliennes en Iran, le 13 juin.

Les investisseurs se sont montrés soulagés par le niveau limité de l'attaque iranienne, qui n'a touché aucune infrastructure énergétique et n'a pas menacé le trafic dans le détroit d'Ormuz, essentiel pour le marché pétrolier car 20% du pétrole mondial y transite.

En petite forme en milieu de séance, le marché boursier américain "s'est redressé dans un mouvement d'apaisement" lorsque "l'on a appris que l'Iran avait alerté les autorités de l'imminence d'une attaque, que ses missiles avaient été interceptés et qu'il n'y avait pas eu de morts ou de blessés sur la base américaine au Qatar", souligne auprès de l'AFP Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Le Dow Jones a gagné 0,89%, l'indice Nasdaq a pris 0,94% et l'indice élargi S&P 500 a avancé de 0,96%.

"Le marché pense au fond qu'il s'agit d'une réponse relativement faible de la part de l'Iran et cela lui a également fait penser qu'il n'y aura peut-être pas de nouvelle escalade avec les États-Unis", juge M. O'Hare.

Principalement tirée par ce répit sur le plan géopolitique, la place américaine a aussi accueilli avec optimisme les propos "de la gouverneure de la Réserve fédérale (Fed) Michelle Bowman qui a déclaré qu'elle pourrait soutenir une baisse des taux en juillet si les pressions inflationnistes restaient contenues", ajoute M. O'Hare.

Il s'agit de la deuxième responsable de la Fed a évoqué une possible baisse de taux pour juillet.

En Europe, Paris a cédé 0,69%, Francfort 0,35% et Londres 0,19%. Milan a perdu 1,00%. A Zurich, le SMI a cédé 0,14%.

"Les investisseurs commencent à s'habituer à l'incertitude, devenue une nouvelle normalité", a relevé Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, interrogée par l'AFP.

Dans ce contexte, la dette américaine était recherchée. Le taux d'intérêt de l'emprunt à dix ans reculait vers 20H50 GMT à 4,34%, contre 4,38% la veille en clôture.

Sur le marché des changes, le dollar perdait 0,46% face à l'euro à 1,1576 dollar pour un euro.

Les compagnies aériennes en recul ___

"Les compagnies aériennes (...) subissent des perturbations importantes et des reroutages" en raison du conflit au Moyen-Orient, "tout en étant confrontées à la hausse des coûts de l'énergie", a noté Patrick Munnelly, analyste du groupe Tickmill.

La desserte par Air France (-1,03% à Paris) de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis est suspendue au moins jusqu'à ce lundi inclus en raison du conflit au Moyen-Orient, a-t-on appris auprès de la compagnie aérienne.

A Londres, le groupe IAG, maison mère de British Airways et Iberia, a perdu 1,34%, EasyJet 2,54% et Wizz Air 1,12%. A Francfort, Lufthansa a cédé 0,76%.

Les pétrolières en baisse ___

Les entreprises du secteur pétrolier ont reculé en raison de la chute des cours de l'or. A New York, Total Energies a perdu 2,09%, BP 2,98%, Exxon Mobil 2,62%, Chevron 1,81% et ConocoPhillips 3,15%.

Tesla sur les chapeaux de roues ___

Le constructeur automobile Tesla a bondi de 8,23% à 348,68 dollars, au lendemain du lancement de son premier service de taxi sans conducteurs au Texas, considéré comme un succès par son patron Elon Musk.

A Austin (Texas) dimanche, des clients triés sur le volet ont pu expérimenter, dans une zone délimitée et pour 4,20 dollars le trajet, le service de taxi autonome de la marque.

afp/rp