Washington (awp/afp) - Les marchés mondiaux ont été orientés différemment lundi, Wall Street bénéficiant de la possibilité d'une politique commerciale américaine plus souple qu'attendu et de données économiques encourageantes, tandis que l'Europe a reculé malgré des indicateurs supérieurs aux attentes.
A Wall Street, le Dow Jones a gagné 1,42%, l'indice Nasdaq a pris 2,27% et l'indice élargi S&P 500 a avancé de 1,76%.
Pour Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, la place américaine a été portée par "un enthousiasme" dont "la principale cause" réside dans les nouvelles déclarations entourant la guerre commerciale lancée par le président Donald Trump.
Selon des informations de presse publiées ce week-end, l'augmentation des droits de douane réciproques censée entrer en vigueur le 2 avril pourrait s'avérer moins généralisée qu'anticipé.
Un responsable de la Maison Blanche a déclaré auprès de l'AFP que des droits de douane sectoriels "pourraient être appliqués, ou non, le 2 avril", ajoutant que la situation pouvait encore changer.
Donald Trump avait déclaré vendredi devant des journalistes dans le Bureau ovale ne rien vouloir changer de sa politique commerciale, évoquant toutefois une éventuelle "flexibilité".
Par ailleurs, la publication, quelques minutes après l'ouverture de la place américaine, de l'indice PMI Flash par S&P Global "a solidifié la hausse initiale" de Wall Street, et a permis de continuer dans cette direction "tout au long de la journée", selon M. Sosnick.
L'indice composite de l'activité globale s'est redressé à 53,5 en mars contre 51,6 le mois précédent, au plus haut depuis décembre. Il a été porté par les services.
"Cette situation reflète l'économie américaine actuelle: la confiance des différents acteurs économiques est entamée en raison de l'incertitude qui règne autour des politiques menées par l'administration Trump, mais dans l'ensemble, les fondamentaux économiques restent solides", explique Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN AMRO.
Sur le Vieux continent, l'indice PMI Flash a montré que l'activité économique du secteur privé en mars a progressé en zone euro pour le troisième mois consécutif, et sa croissance s'est légèrement accélérée grâce au redressement de l'industrie.
Mais les places européennes n'ont pas profité de ces données: Paris a terminé en baisse de 0,26%, Francfort de 0,17%, Londres de 0,10% et Milan a perdu 0,16%. A Zurich, le SMI a cédé 0,57%.
23andMe dépose le bilan ___
La société américaine de tests génétiques 23andMe, qui propose pour moins de 200 dollars un test salivaire à renvoyer par courrier permettant de déterminer ses origines ancestrales et/ou certains traits génétiques liés à la santé, a déposé le bilan et cherche un repreneur, après avoir rejeté une offre de rachat de sa directrice générale démissionnaire, a-t-on appris dans un communiqué.
A New York, l'action de l'entreprise s'est effondrée (-59,22%).
Vent toujours favorable pour Boeing ___
Le constructeur aéronautique américain Boeing (+1,57%) a continué de profiter de la signature du contrat annoncé par Donald Trump vendredi pour une nouvelle génération d'avions de combat furtifs, baptisée F-47. Son concurrent pour ce contrat Lockheed Martin a lâché de son côté 1,07%.
Le pétrole poussé par les sanctions ___
Les cours du pétrole ont progressé lundi après l'annonce par Donald Trump que Washington appliquera pour tout pays achetant du gaz ou du pétrole vénézuélien à partir du 2 avril des droits de douane de 25% sur toutes ses marchandises entrant aux Etats-Unis.
Cette annonce s'inscrit dans la lignée de nouvelles sanctions annoncées jeudi par les Etats-Unis visant à réduire les exportations d'or noir de l'Iran.
Le baril de WTI américain a avancé de 1,22% à 69,11 dollars et celui de Brent de la mer du Nord a gagné 1,33% à 73,00 dollars.
Sur le marché des changes, la monnaie unique perdait 0,16% à 1,0801 dollar pour un euro vers 21H10 GMT.
Du côté des obligations, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans se tendait nettement à 4,33% contre 4,25% vendredi en clôture.
afp/rp