Washington (awp/afp) - La Bourse de New York s'effrite jeudi, relâchant la pression après un début de semaine dans le vert, les investisseurs laissant également pointer leurs inquiétudes sur de possibles soubresauts de l'approvisionnement commercial mondial en raison de l'offensive douanière lancée par Trump.
Vers 13H55 GMT, le Dow Jones reculait de 0,44%, l'indice Nasdaq lâchait 0,71% et l'indice élargi S&P 500 perdait 0,32%.
"Nous avons eu trois très bonnes journées pour le marché et il n'est donc pas surprenant" d'observer désormais une baisse des principaux indices de la place américaine, "car les investisseurs cherchent probablement à prendre des bénéfices", estime auprès de l'AFP Sam Stovall, de CFRA.
Selon Patrick O'Hare, de Briefing.com, "ce n'est pas une cascade de mauvaises nouvelles qui pèse" sur Wall Street mais "plutôt une cascade de pensées selon lesquelles le marché est suracheté et doit se replier après la reprise" engagée depuis avril.
Depuis le revirement de Donald Trump sur une large partie des droits de douane qui devaient être imposés aux partenaires commerciaux de Washington et qui ont finalement été mis en pause pour 90 jours, le S&P 500 a avancé de près de 18% et le Nasdaq de plus de 24%.
"Compte tenu de l'ampleur de cette reprise massive et rapide, la réaction générale aux bonnes nouvelles n'a pas autant d'impact que les mauvaises nouvelles", estime Patrick O'Hare.
Jeudi, les acteurs de marché ont accueilli une salve de données économiques, notamment une baisse inattendue des prix à la production.
Sur un mois, l'indice PPI a reculé de 0,5%, après une stabilisation au mois de mars (variation revue à la hausse), d'après les données publiées jeudi par le département du Travail. Des données qui ont pris à revers les analystes, alors que le consensus publié par Briefing.com anticipait une hausse de 0,3% sur la période.
Les ventes au détail ont, elles, connu une légère hausse en avril aux Etats-Unis (+0,1%), mais moins qu'attendu tandis que la production industrielle est restée inchangée durant le même mois, décevant les attentes des marchés.
Côté marché de l'emploi, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage sont ressorties stables par rapport à la période précédente et conformes aux attentes des analystes.
En parallèle, sur le marché obligataire, "la hausse des rendements à 10 ans est certainement un sujet de préoccupation, car les investisseurs s'inquiètent des chocs de l'offre", souligne Sam Stovall.
Les secousses frappant les chaînes de production mondiale risquent d'être "plus fréquentes" et leurs effets "plus persistants", a estimé jeudi le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell.
Vers 13H55 GMT, le taux d'intérêt des emprunts d'Etat américains à dix ans se détendait à 4,48%, contre 4,54% à la clôture jeudi.
Au tableau des valeurs, la chaîne d'hypermarchés Walmart reculait (-3,70%) malgré un chiffre d'affaires en hausse et un bénéfice net par action de 61 cents au premier trimestre, supérieur aux attentes.
Les hausses de droits de douane vont entraîner des augmentations de prix, a averti jeudi le patron de l'enseigne sur fond de conflit commercial mondial.
La chaîne de boutiques d'équipement sportif Dick's Sporting Goods plongeait de plus de 13% alors qu'elle s'apprête à racheter son concurrent Foot Locker pour plus de 2 milliards de dollars. Ce dernier s'envolait de plus de 82% à cette annonce.
L'assureur américain UnitedHealth chutait nettement (-16,81%), alors qu'il est, selon le quotidien économique Wall Street Journal, visé par une enquête pour fraude potentielle par les autorités américaines.
Selon le média américain, l'enquête diligentée par le ministère de la justice porte sur une fraude dans le cadre du programme Medicare Advantage, un partenariat entre l'assurance maladie et les assureurs privés pour les patients souffrant de maladies chroniques.
Le géant chinois du commerce en ligne, Alibaba reculait de 7,65% après avoir annoncé jeudi une hausse modérée de son chiffre d'affaires annuel, nouveau signe positif pour le secteur technologique chinois malgré des défis grandissants. Les investisseurs sanctionnent néanmoins des résultats en deçà des attentes.
afp/rp