Tokyo (awp/afp) - Le japonais Kioxia, numéro trois mondial des puces-mémoires Flash NAND, fera son entrée le 18 décembre à la Bourse de Tokyo avec un prix d'introduction valorisant l'entreprise à 4,8 milliards de dollars (4,2 milliards de francs suisses), selon des documents transmis à l'opérateur de la place tokyoïte.
Cette ancienne filiale du conglomérat industriel Toshiba (alors appelée Toshiba Memory), rachetée en 2018 par le fonds d'investissement américain Bain Capital, espère surfer sur la demande en semi-conducteurs pour l'intelligence artificielle.
Kioxia planche sur son entrée à la cote depuis des années, mais l'opération a été plusieurs fois retardée: le groupe avait annoncé en septembre 2020 un report sine die, citant la volatilité des marchés et la pandémie de coronavirus.
En août dernier, il avait annoncé prévoir une introduction dans le courant du mois d'octobre, avant de finalement la repousser encore, effrayé par la déroute des actions du secteur technologique au début de l'automne.
Son arrivée à la Bourse mi-décembre doit se faire avec un prix d'introduction de 1.390 yens (soit 9 dollars) par action.
L'entreprise émettra environ 21,5 millions de nouveaux titres, en plus de 50 millions d'actions existantes qui seront vendues sur le marché par les actionnaires actuels (Bain, mais aussi Toshiba qui conserve une participation).
L'entreprise entend ainsi lever elle-même environ 30 milliards de yens (185 millions de dollars). Mais la capitalisation boursière totale est évaluée à près de 750 milliards de yens (4,8 milliards de dollars), a indiqué à l'AFP une porte-parole de Kioxia, Nanami Hamada.
Les puces mémoires sont utilisées dans les appareils électroniques du quotidien, comme les smartphones et les disques durs, ainsi que dans les équipements industriels et médicaux, mais les prix de ces composants sont notoirement volatils.
La demande mondiale de puces, déjà florissante, devrait continuer d'exploser, stimulée par l'essor des technologies d'IA générative --que le Japon cherche à encourager: Kioxia fait partie des producteurs de semi-conducteurs que le gouvernement nippon subventionne dans le cadre de ses efforts visant à tripler d'ici 2030 les ventes de puces produites dans l'archipel.
Des groupes comme Toshiba et NEC avaient permis au Japon de dominer le marché des puces électroniques dans les années 1980, mais la concurrence de la Corée du Sud et de Taïwan a fait chuter sa part de marché mondiale, passée de plus de 50% à environ 10% aujourd'hui.
Une glissade que Tokyo s'efforce d'enrayer, en soutenant le gonflement de la production nationale --notamment face aux risques géopolitiques liés à Taïwan.
L'an dernier, l'américain Western Digital et Kioxia avaient, selon la presse financière, mis un terme à des négociations pour fusionner, ce qui aurait donné naissance à l'un des plus grands fabricants de puces mémoire au monde.
afp/ib