Paris (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a touché mercredi son plus haut niveau depuis septembre 2021, portée par une croissance plus vigoureuse qu'attendu de l'économie japonaise et une monnaie plus faible, tandis que les marchés européens baissent.

L'indice phare Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé en hausse pour la cinquième séance consécutive, de 0,84%, après avoir dépassé les 30.000 points pour la première fois depuis septembre 2021, et culminé à 30.115,32 points. L'indice élargi Topix a lui aussi encore progressé et évolue à son plus haut niveau depuis 30 ans.

La croissance économique du Japon a été légèrement supérieure aux attentes au premier trimestre (+0,4%), selon une première estimation du gouvernement, grâce notamment à une consommation plus solide que prévu face à l'inflation.

Le pays s'appuie sur une reprise de l'activité post-Covid plus tardive que dans beaucoup d'autres régions, y compris grâce au retour massif des touristes étrangers dans l'archipel nippon, selon les économistes.

Le yen reste en outre faible par rapport au dollar, qui valait 136,84 yens vers 07H20 GMT contre 136,39 yens mardi à 21H00 GMT, une tendance de change favorable aux valeurs japonaises exportatrices et à la Bourse de Tokyo en général.

Cette séquence haussière est unique au Japon: en Chine, où les indicateurs économiques ont été bien plus mitigés mardi, la tendance est restée faiblarde: Shanghai reculait de 0,21% dans les derniers échanges, Hong Kong de 1,29%.

Et en Europe, "il n'y a pas vraiment de direction à suivre actuellement, les marchés semblant bloqués dans un canal", estime Michael Hewson, de CMC Markets.

Paris reculait de 0,52% à 07H25 GMT, Londres de 0,36%, Milan de 0,79% et Francfort de 0,08% stable.

Mardi, la faiblesse du consommateur américain et des prises de parole de membre de la Réserve fédérale américaine ont pesé sur les indices américains, qui ont terminé en baisse sauf le Nasdaq technologique.

Les responsables de l'institution ont réaffirmé qu'il était prématuré de parler de baisse de taux d'intérêt directeur, un sentiment accentué par d'autres indicateurs économiques, comme la production industrielle, plus robuste qu'attendu. "Les investisseurs doutent de plus en plus que la Fed s'oriente vers des réductions de taux cette année" notent les analystes de Deutsche Bank.

Ces commentaires ont poussé les taux d'intérêt des emprunts des Etats à la hausse en Europe et aux Etats-Unis mardi. Mercredi, le mouvement se tassait et le taux français à 10 ans reculait légèrement pour valoir 2,91%, contre 2,93% mardi en clôture.

Siemens triple son bénéfice

Le géant industriel allemand Siemens a fait état mercredi d'un bénéfice net triplé sur un an au deuxième trimestre, grâce à une hausse de la valeur de ses parts dans Siemens Energy, et à un bond de ses commandes, lui permettant de relever ses prévisions annuelles. L'action prenait 2,39% à Francfort.

Rakuten stoppe l'hémorragie

Le titre Rakuten a repris 1,63%, après avoir chuté de près de 14% lors des deux premières séances de la semaine en raison de son projet d'augmenter son capital de plus de deux milliards d'euros, confirmé mardi après la clôture de la Bourse de Tokyo.

L'entreprise est minée par des pertes à répétition depuis 2019 en raison de lourds investissements dans son propre réseau mobile au Japon.

Du côté des devises et du pétrole

Les prix du baril de pétrole reculaient: le Brent de mer du Nord pour livraison juillet baissait de 0,85% à 74,27 dollars vers 07H15 GMT, tandis que le WTI américain cédait 0,97% à 70,17 dollars.

L'euro restait stable face au dollar (-0,03% à 1,0858 dollar) et la livre reculait de 0,20% à 1,2462 dollar.

Le bitcoin montait de 0,20% à 27'010 dollars.

afp/rp