Tokyo (awp/afp) - Les Bourses asiatiques ont grimpé jeudi dans le sillage de Wall Street, les investisseurs restant préoccupés par la guerre commerciale mais confortés par un revirement des services postaux américains concernant les colis chinois, tandis que le yen restait porté par les anticipations d'une hausse des taux de la BoJ.

Tokyo soutenue par des résultats d'entreprises, Nomura bondit

A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a clôturé en hausse de 0,61% à 39'066,53 points, tandis que l'indice élargi Topix a progressé de 0,25% à 2752,20 points.

Le marché a été aidé par de solides résultats d'entreprises, dont les titres grimpaient en conséquence à l'image du fabricant de semi-conducteurs Renesas (+12,60%).

L'action Nomura a monté de 3,75%, après s'être envolée de 8% en début d'échanges, à son plus haut cours depuis 16 ans. La banque nippone a doublé son bénéfice net trimestriel, plus qu'attendu.

Nissan rebondit, espoir de nouveaux partenaires

Le constructeur automobile en difficulté Nissan a rebondi de 7,28%.

Il se reprenait nettement après avoir dégringolé de presque 5% mercredi à la suite à d'informations de presse signalant l'échec de son projet de fusion avec son compatriote Honda. Les investisseurs ont salué jeudi la perspective de voir Nissan ouvert à engager rapidement des discussions avec d'autres partenaires éventuels, comme l'ont suggéré plusieurs médias financiers.

Le yen renforcé, la BoJ pointe de probables relèvements de taux

La devise nippone continuait de s'apprécier face au billet vert, pour le quatrième jour consécutif, progressant de 0,03% à 152,58 yens pour un dollar à 07H00 GMT, après avoir progressé de plus de 0,20% plus tôt en cours d'échanges.

Elle restait portée par les anticipations de nouvelles hausses des taux d'intérêt de la Banque du Japon (BoJ), ce qui la rendrait plus rémunératrice.

Ces attentes étaient confortées jeudi par des déclaration d'un responsable de la BoJ, Naoki Tamura, qui a affirmé selon la presse financière que les taux directeurs pourraient atteindre 1% au second semestre de l'année fiscale japonaise 2025 (qui s'achèvera en mars 2026), contre 0,5% actuellement.

Par ailleurs, dans la foulée d'une nette revalorisation des salaires nominaux dans le pays, "le gouverneur de la BoJ Kazuo Ueda a déclaré au Parlement (nippon) que son institution ferait tout son possible pour stabiliser l'inflation des prix à la consommation autour de 2%, renforçant encore la perspective de relèvements de taux", observaient les experts de Hang Seng Bank.

Le yen, considéré comme une valeur refuge, profite par ailleurs des incertitudes économiques attisées par les tensions commerciales.

Les Bourses chinoises résistent

Vers 07H00 GMT, à la Bourse de Hong Kong, l'indice Hang Seng grimpait de 1,13% à 20'830,08 points. L'indice composite à Shanghai gagnait 1,30%, celui à Shenzhen bondissait de 2,33%.

Si les investisseurs surveillent l'escalade des tensions commerciales entre Pékin et Washington, leur inquiétude semblait contenue par le caractère jugé modéré des représailles chinoises et par le revirement mercredi des services postaux américains, qui continueront finalement d'accepter les colis venant de Chine et de Hong Kong.

Les valeurs tech soutenaient par ailleurs les indices chinois: "Les marchés s'attendent à une réduction des coûts globaux de calcul de l'IA en Chine grâce au modèle en source ouverte de DeepSeek, ce qui pourrait doper les investissements, l'innovation et la popularité de l'IA, de quoi nourrir l'afflux de fonds vers le secteur tech", notaient les analystes de Hang Seng Bank.

Le pétrole tente de se reprendre

Les prix du pétrole tentaient de se reprendre, après leur chute de la veille. Vers 07H00 GMT, le baril de WTI américain progressait de 0,42% à 71,33 dollars, et le baril de Brent de 0,32% à 74,85 dollars.

"Les cours du brut ont chuté de 2% mercredi, plombés par une augmentation plus importante que prévu des stocks américains", commente Stephen Innes, de SPI Asset Management.

"Avec une demande faible, des stocks en hausse et les tensions géopolitiques qui assombrit l'horizon économique, le marché devrait rester sur la défensive à moins que des chocs du côté de l'offre n'apparaissent ou que l'OPEP+ n'intervienne avec de nouvelles réductions de production", insiste-t-il.

La proposition du président Donald Trump de prendre le contrôle de Gaza est accueillie "avec scepticisme" par les investisseurs, mais "s'il y a ne serait-ce qu'un murmure de déploiement militaire américain au Moyen-Orient, il faut s'attendre à ce que la situation change du tout au tout" sur le marché, avertit M. Innes.

afp/jh