Tokyo (awp/afp) - Les principales Bourses asiatiques ont clôturé lundi dans des directions contraires, la place de Tokyo terminant dans le rouge, inquiète de l'accélération du nombre de cas de Covid-19 au Japon, tandis que les places de Chine continentale ont encore progressé.

A Tokyo l'indice vedette Nikkei a terminé sur un recul de 1,15% à 19'669,12 points, après s'être apprécié de plus de 3% vendredi dernier. L'indice élargi Topix a cédé 0,7% à 1432,41 points.

Le pessimisme est revenu chez les investisseurs au Japon avec la forte accélération de la pandémie dans le pays, qui a dépassé ce weekend la barre symbolique des 10'000 cas de contamination depuis le début de la crise sanitaire, avec désormais plusieurs centaines de nouveaux cas par jour.

Le gouvernement a étendu l'état d'urgence à tout le pays en fin de semaine dernière, jusqu'au 6 mai, mais ce dispositif ne prévoit pas de confinement obligatoire, seulement des recommandations à rester chez soi et à fermer les commerces non essentiels.

Les investisseurs vont "guetter le nombre de cas nationaux cette semaine" pour tenter d'anticiper une prolongation ou non de l'état d'urgence au-delà du 6 mai, selon une note de Daiwa Securities.

Tokyo a aussi digéré lundi les chiffres du commerce extérieur japonais en mars, qui ont révélé une chute plus forte que prévu des exportations du pays (-11,7% sur un an), leur pire plongeon depuis juillet 2016. Les économistes s'attendent à un choc encore plus rude en avril.

En Chine, si l'indice Hang Seng de Hong Kong a légèrement reculé (-0,21% à 24'330,02 points), les Bourses de Shanghai et de Shenzhen ont continué de grimper lundi.

Les banques chinoises ont notamment abaissé lundi d'un cinquième de point de pourcentage leur principal taux d'intérêt de référence, dans le cadre des mesures prises par Pékin pour soutenir l'économie nationale face au coronavirus.

L'indice composite de Shanghai a clôturé lundi en hausse de 0,5% à 2852,55 points, tandis que celui de Shenzhen s'est apprécié de 1% à 1767,86 points.

Du côté des valeurs

EXPORTATEURS NIPPONS DANS LE DUR: les titres d'entreprises japonaises fortement dépendantes des exportations ont été plombés par les chiffres plus mauvais que prévu des exportations du pays en mars.

Le groupe de composants électroniques Kyocera a par exemple perdu 2,06% à 5908 yens, Toyota a reculé de 1,79% à 6635 yens et le fabricant d'appareils d'optique et d'imagerie Olympus 2,69% à 1697 yens.

Le géant de l'habillement Fast Retailing, qui perdait gros si l'état d'urgence au Japon était prolongé au-delà du 6 mai, a quant à lui lâché 2,24% à 49'740 yens.

Du côté des devises et du pétrole

Le yen faiblissait par rapport au dollar, à raison d'un dollar pour 107,73 yens vers 08H50 GMT, contre 107,54 yens vendredi à 21H00 GMT.

La monnaie japonaise reculait aussi par rapport à l'euro, qui valait 117,17 yens vers 08H50 GMT contre 116,96 yens vendredi.

Un euro se négociait par ailleurs pour 1,0875 dollar, stable par rapport à vendredi.

Le marché du pétrole buvait la tasse, surtout le baril de brut américain WTI, alors que les stocks d'or noir aux Etats-Unis ont énormément gonflé ces dernières semaines, faute de demande, et risquent d'arriver bientôt à saturation.

Vers 08H42 GMT le prix du WTI s'effondrait de 21,67% à 14,31 dollars, tandis que celui du baril de Brent londonien limitait la casse (-3,63% à 27,06 dollars).

afp/jh