Paris (awp/afp) - Les cours du pétrole baissaient vendredi après avoir bondi dans les heures qui ont suivi les explosions en Iran que les États-Unis imputent à Israël. Les marchés actions restaiennt quant à eux tendus.

"Si les prix du pétrole agissaient comme un baromètre du risque géopolitique au Moyen-Orient, les niveaux actuels suggèreraient que ce n'est pas un sujet", commente Stephen Innes, analyste de Spi AM. Après avoir pourtant bondi de plus de 4% à la suite des explosions dans le centre de l'Iran, les cours du pétrole sont désormais orientés en baisse, le marché voulant croire à une désescalade des tensions entre Israël et l'Iran.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin baissait désormais de 0,67% à 86,53 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, lâchait 0,62%, à 82,22 dollars. Le marché, qui craignait des représailles de l'Iran, s'est redressé après des déclarations de responsables de Téhéran dans des médias d'État iraniens "qui semblent minimiser les attaques", estime Stephen Innes.

"L'explosion d'aujourd'hui dans le ciel d'Ispahan était liée au tir de systèmes de défense anti-aérienne sur un objet suspect qui n'a causé aucun accident ni dommage", a déclaré le commandant en chef de l'armée, Abdolrahim Mousavi, selon l'agence de presse Tasnim. Ces déclaration "rassurent aussi sur le fait que les installations nucléaires n'ont pas été touchées, ce qui rend potentiellement difficile pour le gouvernement iranien de justifier d'éventuelles représailles", ajoute Stephen Innes.

"La situation a déjà eu un effet sur plusieurs classes d'actifs, même si le premier réflexe des investisseurs d'éviter toute prise s'est fortement atténué", a poursuivi Stephen Innes. Les valeurs refuges, comme l'or ou le franc suisse, sont par exemple toujours recherchées, à l'inverse des actions, qui sont considérés comme des actifs risqués.

Ainsi, vers 12h50, la devise helvétique prenait 0,43% contre le billet vert, à 0,9084 franc suisse pour un dollar. De son côté, l'or montait de 0,11% à 2381,73 dollars l'once, non loin de son sommet absolu atteint la semaine dernière, à 2431,52 dollars.

Sur les principaux indices boursiers européens, la tendance était à la baisse: la Bourse de Paris reculait de 0,30%, Francfort de 0,60%, Milan de 1,02% et Londres de 0,55%. Du côté de la Bourse suisse, l'indice SMI cédait lui 0,13% à 13h48.

A Wall Street, les principaux indices boursiers s'orientaient vers une ouverture négative selon leurs contrats à terme, qui oscillaient entre -0,30% et -0,70%.

En Asie, l'indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo a dévissé, lâchant 1.011,35 points (-2,66%), sa pire chute en points depuis plus de trois ans. Le Nikkei a atterri à la fin des échanges à son plus bas niveau de clôture depuis le 9 février et affichait une chute de 6,2% sur l'ensemble de la semaine écoulée. Ailleurs en Asie, la Bourse de Hong Kong a abandonné 0,99% et Shanghai 0,29%.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts américains à dix ans revenait à 4,57% contre 4,63% à la clôture jeudi et l'allemand à même échéance à 2,45% contre 2,50% la veille.

Du côté des cryptomonnaies, le bitcoin gagnait 1,53% à 64'504 dollars.

L'Oréal s'envole à Paris

L'Oréal prenait 3,91% à Paris, le marché saluant les résultats du premier trimestre du géant français des cosmétiques supérieurs aux attentes des analystes. Dans un secteur de la beauté marqué par "des craintes d'un ralentissement du marché, ce résultat devrait entraîner une forte réaction positive de l'action" vendredi, annonçaient les analystes de Jefferies après la publication de L'Oréal.

Netflix fâche le marché

Dans les échanges électroniques précédant l'ouverture des marchés à New York, Netflix perdait 6,45% bien qu'il ait gagné bien plus d'abonnés que ce que le marché anticipait pour le premier trimestre du géant du streaming.

Le groupe a annoncé qu'à partir de l'année prochaine, il ne divulguerait plus le nombre de nouveaux abonnements tous les trois mois, une décision que le marché "n'a pas appréciée", selon Sophie Lund-Yates, de Hargreaves Lansdown.

afp/vj