Tokyo (awp/afp) - Les Bourses asiatiques ont rebondi mardi, dans le sillage de Wall Street et aidées par un regain de la "tech" chinoise, dans l'attente d'une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed). Mais signe d'incertitudes persistantes face à la guerre commerciale, l'or s'est hissé à un nouveau record.
Nette hausse à Tokyo, les maisons de courtage brillent
A Tokyo, l'indice vedette Nikkei a progressé en clôture de 1,20% à 37'845,42 points, et l'indice élargi Topix de 1,29% à 2783,56 points.
La Bourse de Séoul a grimpé de 0,06%, Taipei de 0,69%.
Les marchés asiatiques ont emboîté le pas à la Bourse de New York, qui a connu lundi une deuxième séance de rebond technique.
La place tokyoïte a par ailleurs été tirée par une envolée des titres des maisons de courtage comme Sumitomo (+3,22%) ou Mitsui (+3,08%), après que Berkshire Hathaway, la holding du milliardaire américain Warren Buffett, a annoncé augmenter sa participation dans les géants japonais du secteur.
Surtout, les investisseurs ont accueilli favorablement plusieurs indicateurs jugés encourageants, dont une modeste progression en février des ventes de détail aux Etats-Unis.
"Et les statistiques économiques chinoises pour janvier-février, bien que mitigées, montrent une certaine accélération de la production industrielle, des ventes au détail et des investissements fixes", ajoute Michael Wan, de la banque MUFG.
Enfin, selon Bloomberg, le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, pourrait solliciter des commentaires publics avant l'application début avril de droits de douane américains réciproques: "Si l'incertitude persiste quant à la sévérité des droits à venir, cela impliquerait une mise en oeuvre légèrement plus favorable qu'au début du mandat", estime M. Wan.
Dans ce contexte, les investisseurs seront attentifs à la réunion de la banque centrale américaine (Fed), qui débute mardi: l'institution monétaire devrait opter pour le statu quo, mais ses commentaires seront scrutés.
La Banque du Japon, elle, entame mardi une réunion de deux jours, avant une décision de politique monétaire attendue mercredi. Un statu quo est là aussi largement attendu.
La devise japonaise reculait de 0,42% à 149,83 yens pour un dollar, le billet vert se reprenant après son accès de faiblesse de lundi.
Seule exception en Asie, la Bourse de Jakarta s'est effondrée mardi de quelque 7% en cours d'échanges, sa plus forte chute depuis 2011, en raison d'un accès d'inquiétude sur la consommation et l'économie indonésienne.
Hong Kong dopé par la "tech", BYD électrise le marché
A Hong Kong vers 06H30 GMT, l'indice Hang Seng montait de 2,16% à 24'665 points. L'indice composite de Shanghai gagnait 0,13% et celui de Shenzhen 0,47%.
Outre des indicateurs chinois jugés encourageants, la place hongkongaise a été dopée par un regain d'enthousiasme pour les valeurs technologiques, dans la foulée de leur forte envolée du début d'année qui s'était récemment essoufflée.
Alibaba flambait de 5,5%, JD.com de 3,6%, Tencent prenait 2,8% et Xiaomi 3,5% avant la publication de ses résultats annuels en fin de journée.
Surtout, le champion chinois des voitures électriques BYD s'est envolé de 6% à l'ouverture et gagnait encore de 3,8% en fin d'échanges, après l'annonce la veille par le groupe d'un système de chargement ultrarapide l'emportant selon lui largement sur celui de l'américain Tesla.
Nouveau sommet de l'or, porté par l'incertitude sur la guerre douanière
Pour autant, l'incertitude persistante sur la guerre douanière lancée par le président américain Donald Trump continue de hanter les marchés, et favorisait l'or, valeur refuge par excellence, dont la stabilité rassure les investisseurs.
Vers 06H50 GMT, le métal jaune s'est hissé à un nouveau record historique, à 3017,66 dollars l'once.
"La tempête est loin d'être terminée, et avec la prochaine escalade (des droits de douane) qui se profile, le marché oscille entre optimisme et prise de conscience (des dangers à venir)", avertit Stephen Innes, de SPI Asset Management.
Et s'y ajoutent des tensions géopolitiques toujours fortes, alors que les négociations pour un cessez-le-feu en Ukraine restent fragiles.
Le pétrole tiré par les tensions au Yémen
Le cours du pétrole restait soutenu par les tensions croissantes en mer Rouge, entre frappes des Etats-Unis au Yémen et riposte des rebelles houthis, les opérateurs craignant un élargissement du conflit dans la région et des perturbations des approvisionnements de brut.
Vers 06H30 GMT, le prix du baril de WTI américain gagnait 0,50% à 67,92 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,55% à 71,46 dollars.
afp/jh