Moscou (awp/afp) - La Bourse russe a accusé une lourde chute mardi à l'ouverture, après un week-end de trois jours, victime de la déroute des cours du pétrole de lundi, qui s'est accompagnée d'une chute du rouble.

L'indice principal de la Bourse de Moscou, le RTS (libellé en dollars), a chuté de 16% à l'ouverture à 07H00 GMT, avant de se reprendre autour de -12% une demi-heure plus tard. L'indice Moex (en roubles) a pour sa part plongé à -10,4% à l'ouverture, avant de s'établir à environ -8%.

Le cours du pétrole se sont massivement effondrés lundi, encaissant leur chute la plus sévère depuis la guerre du Golfe de 1991, après la décision unilatérale de Ryad de baisser ses prix à la livraison suite à l'échec des négociations entre le chef de file de l'OPEP, l'Arabie Saoudite, et la Russie, deuxième producteur mondial.

Les indices boursiers russes ont notamment été plombés par les titres des sociétés pétrolières et gazières, et en premier lieu Rosneft, dont le puissant patron Igor Setchine est un des principaux artisans de la position russe vis-à-vis de l'Opep.

Le pétrole a entraîné le rouble dans sa chute, la devise russe dévissant de près de 10% lundi pour s'échanger à environ 75 roubles pour un dollar, un taux qui n'avait plus été observé depuis le début de 2016.

Mardi, la monnaie russe s'était légèrement reprise et s'échangeait vers 07H30 GMT à 72 roubles pour un dollar et 82 roubles pour un euro.

Face à la chute des cours entraînée par l'épidémie du nouveau coronavirus, les ministres du cartel pétrolier avaient tenté vendredi de conclure un accord avec les autres pays producteurs pour réduire la production et maintenir les prix du brut.

Mais la Russie, qui n'est pas membre de l'Opep, s'est opposée à une nouvelle réduction de 1,5 million de barils par jour, les compagnies pétrolières russes s'opposant à des réductions par crainte de perdre des parts de marché et afin de concurrencer offensivement le pétrole de schiste américain.

En réponse, l'Arabie saoudite s'est lancée dans une vaste braderie en effectuant la plus importante réduction de ses prix pétroliers en 20 ans.

Les autorités russes se sont montrées rassurantes lundi, annonçant des mesures de soutien pour le rouble et affirmant détenir des réserves financières suffisantes pour affronter la plongée des cours du brut.

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