Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent sans tendance notable jeudi, les places européennes gagnant du terrain malgré la censure du gouvernement français, tandis que Wall Street temporise après ses records de la veille et que le bitcoin s'envole au-dessus des 100.000 dollars.

Les indices à New York restaient stables dans les premiers échanges, soufflant après plusieurs records atteints la veille.

Vers 14H40 GMT, le Nasdaq prenait 0,10%, le S&P 500 était à l'équilibre (+0,00%) tout comme le Dow Jones (-0,08%).

L'indice "S&P 500 a progressé de 27,6% jusqu'à présent en 2024, ce qui n'est qu'à quelques points de son gain de 2013 (+29,6%) qui reste la plus forte progression annuelle du 21e siècle jusqu'à présent", a commenté Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.

Le marché américain a été porté ces derniers jours par des indicateurs d'emploi illustrant un ralentissement de l'activité économique des États-Unis, ce qui permet aux investisseurs d'espérer une baisse des taux de la Réserve fédérale lors de sa prochaine réunion en décembre.

Dans ce contexte, le dollar reculait de 0,71% à 1,0586 dollar pour un euro vers 14H50 GMT.

La publication vendredi des chiffres du chômage pour le mois de novembre, considérée comme la plus complète, sera à ce titre particulièrement scrutée par les investisseurs.

Le bitcoin a lui franchi pour la toute première fois de son histoire la barre des 100.000 dollars, après la nomination, par Donald Trump, d'un sympathisant des cryptomonnaies pour diriger le gendarme américain des marchés. Vers 14h40 GMT, il valait 102.931 dollars (+5,16%).

Depuis le début de l'année, le cours du bitcoin s'est envolé de plus de 140%.

En Europe, Francfort avançait de 0,45% vers 14H40 GMT, poursuivant sa course au record, après avoir dépassé les 20.000 points en début de semaine. Milan gagnait 1,18%, tandis que Londres restait stable (+0,01%). A Zurich, le SMI cédait marginalement 0,04%.

L'événement majeur est la chute du gouvernement français après une motion de censure largement approuvée par les députés, mais la Bourse de Paris restait calme et prenait 0,16%.

"Pour comprendre la réaction du marché, il faut faire un pas en arrière: le CAC 40 a beaucoup baissé précédemment et, en réalité, ce n'est pas une réaction au fait que le gouvernement soit tombé, c'était déjà acté. On voit beaucoup d'achats à bon compte à l'oeuvre", a expliqué Philippe Cohen, gérant de portefeuille pour Kiplink Finance.

Le marché "a compris qu'un nouveau Premier ministre serait nommé assez rapidement et les premières déclarations de partis ne montrent pas une volonté de blocage et ne semblent pas fermer la porte à de nouvelles discussions", a-t-il poursuivi.

"Pour l'instant les investisseurs ne sont pas alarmés. Cependant, la prime de risque française sera durablement plus élevée", estiment les analystes de la Banque Richelieu.

Vers 14H50 GMT, le rendement de l'obligation française à dix ans atteignait 2,90%, au même niveau que la veille. Celui de son équivalent allemand, une référence en Europe, s'établissait à 2,12%, contre 2,06% mercredi.

Safran dévisse ___

Le motoriste et équipementier aéronautique français Safran lâchait 6,69% à Paris vers 14H40 GMT après avoir indiqué jeudi tabler sur une croissance de 15% à 20% de ses livraisons de moteurs Leap en 2025. Il a revu plusieurs fois à la baisse cet indicateur en 2024.

Frasers dégrade sa prévision de résultat ___

Le groupe d'habillement britannique Frasers, propriétaire de Sports Direct, abandonnait 9,85% vers 14H40 GMT à Londres, après avoir dégradé sa prévision de résultat annuel, accusant le budget du gouvernement travailliste d'avoir plombé la confiance des consommateurs.

Le pétrole grimpe ___

Les cours du pétrole grimpent, après que l'Opep+ a surmonté ses divergences jeudi pour reconduire ses coupes de production et étalé le calendrier de sa réintroduction d'or noir pour éviter une débâcle des cours.

Le baril de Brent de la mer du Nord s'échangeait à 72,61 dollars (+0,41%) et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain à 68,83 dollars (+0,42%).

afp/rp