Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales divergent jeudi, Wall Street reprenant sa respiration après les records de la veille tandis que les places européennes ont terminé la séance dans le vert, peu impressionnées par la chute du gouvernement français.
A New York, vers 16H50 GMT, le Nasdaq (+0,09%) et le S&P 500 (-0,02%) étaient à l'équilibre. Le Dow Jones reculait de 0,26%.
Wall Street a volé de records en records ces derniers jours. Les actions ont bénéficié d'indicateurs d'emploi illustrant un ralentissement de l'activité économique des États-Unis, permettant d'espérer une baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) lors de sa prochaine réunion en décembre.
Ce critère est en effet devenu un des paramètres les plus scrutés pour déterminer la suite de la politique monétaire de la Fed.
Un marché du travail dynamique est un signe de bonne santé de l'économie, ce qui diminue le besoin de baisser les taux directeurs.
Au contraire, un ralentissement donne plus de marge de manoeuvre aux banquiers centraux pour assouplir leur politique, ce qui est favorable aux actions.
La publication vendredi des chiffres du chômage aux Etats-Unis pour le mois de novembre, considérée comme l'indicateur le plus complet dans ce domaine, sera donc particulièrement suivie par les investisseurs.
Dans ce contexte, le dollar reculait de 0,52% à 1,0566 dollar pour un euro vers 16H50 GMT.
L'Europe a elle bénéficié d'une dynamique d'achat.
Francfort a gagné 0,63% à 20.358,80 points, battant pour le troisième jour consécutif un record en clôture, après avoir connu un plus haut historique en séance, à 20.373,43 points.
Milan a pris 1,18% tandis que Londres est resté stable (+0,01%). A Zurich, le SMI a gagné 0,06%
"On voit beaucoup d'achats à bon compte à l'oeuvre", a expliqué Philippe Cohen, gérant de portefeuille pour Kiplink Finance.
L'événement majeur est la chute du gouvernement français après une motion de censure largement approuvée par les députés, mais la Bourse de Paris a résisté, gagnant même 0,37%.
"Les marchés font la distinction entre la situation domestique française et celle des grandes entreprises du CAC 40, qui n'a souvent rien à voir", explique à l'AFP Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.
Par ailleurs, ils "s'attendent à ce que les forces politiques soient plus constructives et à ce que la nomination d'un Premier ministre aille plus vite que cet été", ce qui "réduirait la période d'incertitude", ajoute-t-il.
"Pour l'instant les investisseurs ne sont pas alarmés. Cependant, la prime de risque française sera durablement plus élevée", estiment les analystes de la Banque Richelieu.
Vers 16H50 GMT, dans les derniers échanges, le rendement de l'obligation française à dix ans atteignait 2,89%, au même niveau que la veille. Celui de son équivalent allemand, une référence en Europe, s'établissait à 2,11%, contre 2,06% mercredi.
Le Bitcoin à 100.000 dollars ___
Le bitcoin a franchi pour la toute première fois de son histoire la barre des 100.000 dollars, après la nomination, par Donald Trump, d'un sympathisant des cryptomonnaies pour diriger le gendarme américain des marchés. Vers 16H40 GMT, il atteignait 101.128 dollars (+3,32%)
Depuis le début de l'année, le cours du bitcoin s'est envolé de près de 140%.
Safran dévisse ___
Le motoriste et équipementier aéronautique français Safran a lâché 7,31% à Paris après avoir indiqué jeudi tabler sur une croissance de 15% à 20% de ses livraisons de moteurs Leap en 2025. Il a revu plusieurs fois à la baisse cet indicateur en 2024.
Frasers dégrade sa prévision de résultat ___
Le groupe d'habillement britannique Frasers, propriétaire de Sports Direct, a abandonné 10,39% à Londres, après avoir dégradé sa prévision de résultat annuel, accusant le budget du gouvernement travailliste d'avoir plombé la confiance des consommateurs.
Le pétrole chute ___
Les cours du pétrole reculent face aux craintes sur la faiblesse de la demande, malgré une réunion de l'Opep+ ayant reconduit mercredi ses coupes de production et étalé le calendrier de sa réintroduction d'or noir pour éviter une débâcle des cours.
Le baril de Brent de la mer du Nord s'échangeait à 72,01 dollars (-0,30%) et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain à 68,28 dollars (-0,38%).
afp/rp