Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales étaient dispersées mercredi, à quelques heures de la publication de la prochaine décision de politique monétaire de la banque centrale américaine, la Fed, et du discours de son président, Jerome Powell.

Les indices boursiers européens évoluaient sans tendance claire: vers 13h50 GMT, Paris prenait 0,19%, Milan cédait 0,10%, Londres abandonnait 0,27%, tandis que Francfort reculait plus nettement de 1,00%.

Aux Etats-Unis, le Nasdaq gagnait 0,57%, le Dow Jones 0,45% et le S&P 500 0,47%.

La Fed se réunit pour la deuxième fois depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Si le marché s'attend largement à ce que l'institution monétaire américaine laisse ses taux inchangés, les investisseurs seront toutefois "attentifs aux commentaires concernant la récente détérioration des indicateurs d'activité aux États-Unis", estiment les analystes de Natixis.

Les marchés craignent "que Jerome Powell ne rabote les prévisions de croissance des États-Unis à cause de la politique imprévisible de Donald Trump", commente John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.

Outre son offensive ponctuée de revirements sur les droits de douane, le président américain, investi le 20 janvier, a lancé le milliardaire Elon Musk à l'assaut de l'Etat fédéral pour tailler dans les dépenses et faire fondre le nombre de fonctionnaires.

Ces mesures et plusieurs indicateurs macroéconomiques décevants ces dernières semaines ont accru l'inquiétude des investisseurs sur les perspectives de l'activité économique américaine.

Les marchés s'inquiètent notamment qu'elles ne provoquent une "stagflation", une inflation forte conjuguée à une croissance faible.

"Les investisseurs veulent aussi explicitement entendre que la Fed sera prête à intervenir en cas de vente massive sur les marchés", qui plomberait encore plus les Bourses alors que Wall Street souffre depuis le début de l'année, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Le taux de l'emprunt à dix ans américain restait stable par rapport à la veille, à 4,29% vers 13H50 GMT. Le taux du deux ans, plus sensible aux évolutions de politique monétaire, se tendait un peu, s'établissant à 4,08%, contre 4,04% la veille.

Santander licencie au Royaume-Uni

Le géant bancaire espagnol Santander reculait de 0,30% à Madrid après avoir annoncé le licenciement de plusieurs centaines de personnes au Royaume-Uni ainsi que la fermeture de plus de 20% de son réseau d'agences, dans le cadre d'une réorganisation dans ce pays où une forte concurrence pèse sur sa rentabilité.

Quitte ou double pour Ubisoft

Le géant des jeux vidéo Ubisoft fléchissait de 5,02% à Paris. Il revisite sa saga phare à la sauce samouraï avec "Assassin's Creed Shadows", un opus ambitieux peaufiné jusqu'à la dernière minute et sur lequel l'éditeur français joue son avenir.

L'or bat de nouveau un record

Les incertitudes persistantes sur la guerre commerciale et les tensions géopolitiques contribuent à pousser les investisseurs vers les valeurs refuge, l'or en tête.

L'once d'or (31,1 grammes) enchaîne les records ces derniers jours. Mercredi, elle s'est hissée à un nouveau sommet historique, à 3.045,34 dollars. Vers 13H50 GMT, le métal atteignait 3.029,64 dollars.

Côté changes, la livre turque a plongé mercredi à son niveau le plus bas par rapport au dollar après l'arrestation du maire d'Istanbul, rapportée par des médias du pays.

Le dollar a grimpé à 40 livres turques mercredi dans la matinée, un niveau historiquement bas pour la devise. Vers 13H50 GMT, elle évoluait autour de 38 livres turques pour un dollar.

Les cours du pétrole reculent: le prix du baril de WTI américain perdait 0,15% à 66,80 dollars et celui du Brent de la mer du Nord 0,11% à 70,48 dollars.

afp/jh