Le rallye du marché entamé il y a neuf mois et ravivé par des nouvelles positives concernant les vaccins s'est prolongé jusqu'aux premières semaines de décembre, observe Esty Dwek, responsable des stratégies de marché de Natixis Investment Managers Solutions. En effet, le S&P500 a atteint 30 nouveaux plus hauts historiques en 2020, dont 17 enregistrés depuis le point bas du marché fin mars, et quatre d'entre eux sur les deux dernières semaines.

Le professionnel observe une certaine consolidation sur les marchés, ce qui était à prévoir compte tenu de l'ampleur du rallye. Mais décembre est généralement un mois positif pour les actions, et les conditions restent favorables, à savoir une liquidité abondante, un soutien budgétaire et monétaire et une reprise économique grâce au déploiement de vaccins.

Cela dit, une perspective constructive est maintenant devenue le consensus et le positionnement bien plus " bullish ". Toutefois, les actions devraient continuer à progresser. Et la rotation se poursuit : les valeurs cycliques ont continué de surperformer les valeurs défensives, principalement entraînées par les financières et l'énergie (grâce à des rendements plus élevés et à une pentification de la courbe des taux). Les investisseurs se diversifient également au détriment des États-Unis, vers l'international et les pays émergents, souligne Esty Dwek.

Les rendements sont montés avec l'anticipation d'un plan de relance budgétaire aux États-Unis, mais ont depuis reculé en raison de la consolidation des marchés actions et de l'absence de progrès en ce qui concerne le plan fiscal, poursuit le responsable des stratégies de marché de Natixis Investment Managers Solutions.

La société de gestion anticipe une hausse progressive des rendements avec les dépenses budgétaires, le rebond de la croissance et les vaccinations de masse, ce mouvement étant susceptible d'être graduel et plafonné par les actions des banques centrales. Une hausse indisciplinée des taux se révèlerait néfaste à la fois pour les obligations et les actions, et des taux plus élevés pourraient nuire à la reprise économique, précise-t-elle.

Depuis le début du mois, les spreads de crédit ont continué de se resserrer. Les spreads IG et HY US se sont resserrés de 5 pb et 30 pb respectivement, les spreads IG et HY européens de 2 pb et 7 pb, et les spreads CEMBI IG et HY de 7 pb et 26 pb. Natixis Investment Managers Solutions voit davantage de potentiel de resserrement des spreads au sein du HY et de la dette émergente, car le potentiel de rattrapage est plus important, mais les risques idiosyncratiques subsistent, et il reste sélectif.

Dans l'ensemble, bien qu'il y ait une certaine marge de déception compte tenu du consensus haussier, Esty Dwek pense qu'il existe encore un fort potentiel haussier car les investisseurs espèrent enfin sortir de la pandémie, avec à la fois une reprise de la croissance et des bénéfices.